Vers une reconnaissance des combattants Hmongs d'Indochine
Le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel, a lancé vendredi en Guyane un processus de reconnaissance des anciens combattants Hmongs qui ont participé à la guerre d'Indochine (1946-1954) aux côtés des troupes françaises
"Cette aspiration à une reconnaissance comme ancien combattant est tout à fait légitime, nous la prenons très au sérieux", a déclaré le secrétaire d'Etat à Reuters.
"Nous allons examiner les situations au cas par cas", en faisant preuve de "souplesse et de compréhension", "pour que certains d'entre eux puissent avoir la carte et la retraite du combattant, dans les cas où nous aurons la conviction qu'ils se sont battus à nos côtés", a ajouté Jean-Marie Bockel.
Les Hmongs constituent une minorité en Chine, au Laos, et au Vietnam. Nombre d'entre eux ont combattu aux côtés des Français pendant la guerre dIndochine, puis aux côtés des Américains lors de la guerre du Vietnam (63-75).
La fin du conflit a marqué le début d'un exode vers l'étranger pour des dizaines de milliers d'entre eux. Ils sont environ deux mille en Guyane, où ils exercent le plus souvent la profession d'agriculteurs.
Jean-Marie Bockel a inauguré vendredi une stèle en hommage aux anciens combattants dans le village agricole de Cacao, où des centaines de Hmongs sont arrivés à partir de 1977, fuyant le Laos.
"L'inauguration d'une stèle est une manière de marquer notre reconnaissance et notre respect pour ce peuple qui a été dans des circonstances difficiles de notre histoire aux côtés de nos soldats, les anciens combattants comme les civils. Pour leurs enfants et petits-enfants, c'est une façon de reconnaître cette histoire partagée", a-t-il expliqué.
"Nous sommes très contents de la visite du ministre, c'est la reconnaissance de notre existence", a déclaré vendredi au micro de RFO l'un des quatre Hmongs revendiquant à Cacao le statut d'ancien combattant.
Laurent Marot, édité par Henri-Pierre André