Après une critique à peine voilée du système éducatif au Viêtnam faite par le ministre de l'Education Nguyên Thiên Nhân, le pays saura-t-il se donner les moyens d'une école obligatoire, gratuite et performante, débarrassée de ses vieux démons que sont les examens fraudés, les passages en classes supérieures monnayés, les diplômes achetés.
Ci dessous un article paru dans le Courrier du Viêtnam.
Assemblée nationale : des questions pas si simples pour l'éducation
Manuels scolaires, qualité de la formation, déontologie des enseignants, frais d'études, politiques vis-à-vis des enseignants et budget de la formation ont été au centre des préoccupations des députés lors des interpellations, le 16 novembre à l'Assemblée nationale (AN).
Le vice-Premier ministre et ministre de l'Éducation et de la Formation, Nguyên Thiên Nhân, a, d'une part, reconnu des failles du système et, de l'autre, proposé des solutions afin de les régler.
S'agissant des manuels scolaires, Nguyên Thiên Nhân était d'accord que 80% des rédacteurs des manuels n'"ont jamais enseigné" dans des établissements scolaires, ce qui fait que les manuels "n'ont pas de qualité requise".
Interrogé sur les capacités réelles des Docteurs, M. Nhân a accueilli favorablement l'objection d'un député de Hanoi qui a déclaré ne pas savoir combien de leurs travaux de recherche ont trouvé des applications dans la vie. Pour remédier à cette lacune que constitue un vrai diplôme pour des compétences virtuelles, vers le mois de décembre prochain, le ministère de l'Éducation et de la Formation promulguera un régime comportant des conditions strictes de formation des Docteurs afin d'améliorer leurs compétences.
Pour cette année scolaire (2007-2008), la campagne des "Deux non" - Non aux fraudes dans les examens et Non à l'obsession des résultats - déjà lancée sera complétée d'une deuxième, celle de dire non à la violation de la déontologie des enseignants et au passage arrangé en classe supérieure pour les élèves, a informé M. Nhân. Il s'agit de "questions complexes pour le personnel du secteur de l'éducation comme pour la société toute entière", a souligné le ministre.
À la question de savoir l'impact des politiques vis-à-vis des enseignants en poste depuis un certain temps dans les régions éloignées et reculées, le ministre a fait part d'un "manque de supervision étroite". Il y aura un organisme chargé de trouver un poste convenable pour les enseignants qui ont passé un certain temps dans les régions montagneuses, a annoncé M. Nhân.
Quant aux frais d'études, la plupart des députés ont estimé qu'ils sont "trop élevés", au point que plusieurs familles n'arrivent "pas à envoyer leurs enfants à l'école". En outre, l'augmentation des frais d'études en ce moment n'est "pas opportune". Il faut "réduire" ou "exempter" les frais d'études pour les élèves et étudiants des zones rurales, ont demandé bien des députés qui ont réclamé également une "réglementation des frais d'études précise" pour les écoles. Cela nécessite également des contrôles réguliers du ministère de l'Éducation et de la Formation pour sanctionner sévèrement les infractions à cette réglementation, ont-ils ajouté.
Enfin, la généralisation de l'éducation et la mobilisation de ressources financières pour l'éducation ont retenu l'attention de nombreux députés. Ils ont interpellé Nguyên Thiên Nhân sur les mesures prises par son ministère à cet égard. "Généraliser l'éducation doit correspondre à une même volonté au sein de la population, c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'une contrainte", a répondu le ministre.
Diêu An/CVN
(20/11/2007)