Revue de presse Asie 02/12/2005
Source RFI
Toute la presse Asiatique revient sur la mort de Nguyen Tyong Van. Cet Australien de 25 ans a été pendu à Singapour, hier soir, pour avoir introduit dans le pays 400 grammes d'héroïne. Devant la représentation de Singapour à Canberra, la capitale de l'Australie, une poignée de manifestants tient une banderole. La photo est à la Une du Sydney Morning Herald. Depuis plusieurs semaines les Australiens interpellent ainsi les autorités singapouriennes. La mobilisation, même tardive n'aura pourtant servi à rien. Implacable gouvernement de Singapour qui est allé au bout de sa logique. «Une réponse clinique», dit le Premier ministre australien interrogé par le journal. John Howard explique que cette exécution changera la relation entre Singapour et l'Australie. Alors toute la presse du pays revient très largement sur l'histoire de Nguyen Tyong Van : ses dernières minutes, ses derniers mots qu'il aurait écrit à sa mère pour demander pardon.
La colère
L'éditorialiste de The Australian souligne «qu'il n'y a aucune explication possible, aucune justification qui peut excuser le meurtre d'un individu qui a enfreint la loi. Il n'y en a jamais eu, Il n'y en aura jamais», explique-t-il. Dans le Sydney Morning Herald, Peter Hartcher considère que l'on peut tirer plusieurs leçons de cet événement. La plus importante, selon le journaliste, c'est que le gouvernement australien en se mobilisant pour l'un de ses ressortissants d'origine vietnamienne a balayé toutes les critiques de racisme à son égard. Pour le journaliste «la blanche Australie est aujourd'hui un vestige».
L'exécution de Nguyen Tyong Van fait aussi la une d'une partie de la presse singapourienne. «L'exécution est une leçon pour la jeunesse». Le Singapour Straits Times, journal contrôlé par l'Etat, utilise à dessein les propos du Premier ministre australien. John Howard s'exprime ainsi : «La drogue : ne la consommez pas, n'y touchez pas, ne la transportez pas. Et n'imaginez pas faire un petit voyage en Asie avec quoi que ce soit d'illicite dans vos bagages, vous pourriez le payez très cher !» Le quotidien ne relaye pas une seule seconde la colère des militants des droits de l'Homme. Quant à son concurrent le Business Times n'évoque pas le dossier. Et préfère publier une photo du Premier ministre singapourien aux côtés d'Angela Merkel. La chancelière allemande recevait hier à Berlin Lee Hsieng Loong pour signer des accords de coopération économique.
Ma question : Peut-on oter la vie d'un être humain au nom de l'exemple ?