La pluralité de la presse est garante d’une démocratie en bonne santé
Communiqué intersyndical de France Soir
Ceci n’est pas un gratuit de plus ! Bien au contraire. L’idée de ce "4 pages" que vous avez entre les mains est née un soir où France Soir s’enfonçait un peu plus dans l’absurde. Il y a quelques jours, la direction italienne de France Soir, le groupe bolognais Poligrafici Editoriale, estimait qu’il avait assez perdu d’argent dans l’"aventura" France Soir et qu’il fallait continuer à faire des "économies" dans tous les secteurs du journal, à commencer par la rédaction, déjà rendue exsangue par de multiples vagues de départ. Le journal a alors connu la plus longue grève de son histoire. Sans grand résultat : les actuels propriétaires du titre ne semblent toujours pas avoir compris qu’il fallait sortir de l’engrenage dans lequel le journal se retrouve coincé, broyé, perdu depuis des mois.
Certes, nous connaissons la conjoncture économique, qui rend tout le monde frileux, annonceurs et propriétaires de journaux. Mais il est aisé de comprendre qu’appauvrir sans cesse un titre, (et, pour cela, les "Italiens" de Poligrafici ont été les champions du monde !), ne fait qu’accélérer la catastrophe. Un journal plus pauvre, c’est un journal moins bon, donc moins lu. Plus le tirage descend, plus la publicité se fait rare, et le journal plus pauvre encore, donc moins bon, et encore moins lu. Et, un jour, on touche le fond ...
Ce jour-là n’est pas arrivé ! Dans quelques jours, le 23 octobre, les "Italiens" diront, lors d’un comité d’entreprise, s’ils déposent le bilan, s’ils maintiennent leur politique actuelle, insensée, où s’ils ont réussi à trouver un groupe qui accepte de rentrer dans le capital à leur côté. Il disent avoir un projet (qui sera annoncé ce jour-là). Mais que vaut un projet sans argent, sans lancement, sans équipe, sans un directeur de la rédaction fédérateur ?
Nous, Société des journalistes de France Soir et l’intersyndicale de France Soir, pensons sincèrement que le titre à encore un avenir. Mais à certaines conditions :
- que l’on cesse de paupériser cette rédaction, capable de bien mieux que de digérer des dépêches AFP, ce que font très bien les gratuits !
- que l’on sorte de cet engrenage absurde, avec un vrai projet éditorial, un directeur de la rédaction fédérateur, une équipe cohérente, et de l’argent, donc.
- que l’on redonne l’envie d’acheter ce journal. La pluralité de la presse est garante d’une démocratie en bonne santé.
Ce "4 pages" est aussi l’occasion d’examiner l’actuelle concentration de la presse française et la précarisation du métier de journaliste, de faire l’éloge de la presse populaire, vous expliquer pourquoi il ne faut pas "acheter" les journaux gratuits, et quelques appels du pied coquins à d’éventuels investisseurs ... Bonne lecture, en attendant, un "vrai" France Soir ...
SIGNATURE : la SDJ, l’intersyndicale des journalistes de France Soir et le livre CGT.
http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=1765