Une jeune éducatrice des victimes de l'agent orange
Le Centre humanitaire Tu Luc, basé dans le village de Bat Tràng en banlieue de Hanoi, abrite 23 enfants victimes de l'agent orange/dioxine et orphelins. Sa directrice est une jeune Hanoïenne qui se voue corps et âme depuis une dizaine d'années aux soins de ces petits infortunés.
"La compassion pour les victimes et le partage de leurs souffrances m'ont aidé à comprendre la profonde signification de la vie", confie Dào Minh Phuong, qui a consacré sa jeunesse pleine de passion et d'ardeur au soulagement des souffrances liées à l'agent orange/dioxine. Née en 1981, elle est la 2e fille d'une famille hanoïenne. Sa mère est directrice de la Compagnie des produits pharmaceutiques de Hanoi et son père, fonctionnaire du ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement.
En 2001, Phuong, alors étudiante à l'université de Thang Long, a participé avec un groupe de volontaires aux activités d'assistance aux victimes de l'agent orange/dioxine du village Hoà Binh (Paix) dans l'arrondissement de Thanh Xuân et du village Huu Nghi (Amitié) du Vietnam, dans la commune de Vân Canh, province de Hà Tây. La vue des pensionnaires handicapés et leurs douleurs ont été vraiment pour elle un choc, d'où la naissance le 2 septembre 2001 de l'Association humanitaire des étudiants dont elle est présidente. Ces 6 dernières années, cette association, avec comme noyau un groupe d'étudiants de l'université de Thang Long, a activement œuvré pour les victimes de l'agent orange, les enfants de rue et les handicapés. "Ces activités de bénévolat m'ont appris à apprécier tous ce que je possède. J'ai appris à aimer, à patienter et à supporter. Je brûlais faire quelque chose pour aider davantage les victimes de l'agent orange, les handicapés et les enfants de rue", raconte Phuong.
Un centre humanitaire
En 2006, dans le cadre de la Journée de la créativité du Vietnam, elle a envoyé son projet au concours "Créativité pour les enfants et les jeunes en difficulté". Composé de 3 volets : consultation en matière psychologique, orientation et formation professionnelles, et réadaptation fonctionnelle, ce projet a été financé à hauteur de 10.000 dollars par la Banque mondiale (BM). Avec cette somme, Phuong et ses collaborateurs ont bâti le Centre humanitaire Tu Luc qui est actuellement parrainé par l'Union de l'application informatique (UIA).
Le 2 septembre 2006, soit 6 ans après la création de l'Association humanitaire des étudiants, le Centre humanitaire Tu Luc a officiellement vu le jour en accueillant 23 victimes de l'agent orange et orphelins. Il est implanté à Bat Tràng, un village des potiers en banlieue de Hanoi. C'est ici que les jeunes victimes sont initiées à la profession de potier. Récemment, une compagnie américaine a transféré à ces dernières des techniques de modelage et de préparation de couleurs, tout en promettant de trouver des débouchés pour leurs futurs produits.
"Je m'efforcerai de faire de ce centre une école de formation professionnelle à l'intention des victimes de l'agent orange/ dioxine, des orphelins et des enfants de rue de moins de 18 ans", déclare la jeune éducatrice.
Source : Huu Chiên/Courrier du Vietnam/(28/10/2007)