Un esclave moderne est une personne qui travaille pour un maître sans être payé. L’art du maître est d’obtenir le consentement de l’esclave. Amour, servitude pour dettes, assistance...
En guise de "rémunération", l’esclave reçoit gîte et couvert.
Le problème est qu’il n’y a pas de frontière avec l’hébergement d’une personne à charge ; il faut analyser qui exploite qui au cas par cas.
Mon exemple (j’ai changé les noms VN standard) :
Monsieur Tran Van Master fait venir en France en 1998 monsieur Nguyen Hong Slave, petit frère de Nguyen Thi Phame son épouse. A l’expiration du visa de 3 mois, monsieur Slave reste à la maison garde Tran Thi Fille, sa nièce, fait la cuisine, le ménage. Monsieur Master qui est artisan ramène du travail à la maison dans son petit atelier et verse un RMI à Slave. Quand Slave est malade, Master lui prête sa carte Vitale. Puis Slave va travailler au noir chez des confrères de Master. En 2004 monsieur Slave essaye d’aller vivre à droite à gauche chez des copains. Je l’emmène à 2h du matin à la préfecture car on examine que les 14 1ers dossiers de demande de régularisation sur une queue de 350 personnes à 8h. Je l’emmène à la sécu ouvrir une assurance médicale d’Etat.
Le dossier de régularisation est bien sur refusé mais il fallait le faire pour être régularisé au bout de 10 ans. De plus il fallait 2 preuves par an pour la résidence en France genre papier de sécu, ce qui n’est même pas évidant pour la période de clandestinité chez monsieur Master. De toute façon cette loi vient d’être brutalement supprimé par Sarko. Il y a exploitation car personne n’a aidé monsieur Slave pour ce dossier. Pire monsieur Master a fait payer 200 euro à Slave et obtenu la prolongation de son passeport VN (ce qui est théoriquement impossible puis l’ambassade ne prolonge pas un passeport périmé ni de qq en situation irrégulière - mais avec 2 « ticket » et pour un copain…) Seulement il me semble que Master essayait seulement de se couvrir car à mon avis, si Slave est expulsé, Sarko lui payera le passeport. Ce qui est idiot est que Slave est né au Laos et n’a jamais mis les pied au Vietnam !
En Avril, monsieur Slave va se promener en province, visiter une de ses chéries et est pris dans un contrôle de police. Avec l’aide de la chérie et 380 euro d’avocat monsieur Slave est relâché.
Je n’ai pas de nouvelle depuis mon retour ; monsieur Slave est injoignable.
Il me semble que ce genre de personne n’ait que le choix entre un retour au pays peu glorieux et l’esclavage moderne.