Commerce : un label pour relever le défi de la concurrence
L'adhésion du Vietnam à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) veut dire l'entrée d'entrepreneurs étrangers dans son marché et inversement. Les entreprises nationales sont sur le pied de guerre pour faire face à une déferlante de la concurrence.
L'arme de choix pour l'intégration à l'économie internationale, c'est le label. Celui-ci se sépare en 3 catégories: produit, entreprise et nation. Sur les 500 labels les plus connus au Vietnam, la moitié appartient à des sociétés vietnamiennes.
La chaîne Coop Mart, connues au Sud pour leurs 16 supermarchés à Hô Chi Minh-Ville, Cân Tho et Khanh Hoà, réalise un chiffre d'affaires annuel de 5.000 milliards de dôngs, ce qui fait d'elle le plus grand distributeur du pays. Viêt Tiên, une compagnie de confection, est une des plus prestigieuses marques dans le secteur textile-habillement. Sa réussite provient d'une ouverture à l'étranger, la société ayant trouvé de nombreux débouchés un peu partout dans le monde, tant et si bien que 90% de sa production sont vendus hors frontières. À ces 2 exemples de réussite, on pourrait aussi ajouter d'autres labels : produits laitiers Vinamilk, bière Saigon, friandises Kinh Dô, café Trung Nguyên… Des marques toutes présentes en dehors de leurs frontières.
Nécessité de protéger des labels
Mais il s'agit là de groupes d'envergure, rôdés à la concurrence et aux joutes commerciales. Le danger guette surtout les petites et moyennes entreprises. De création récente, elles manquent d'expériences dans les affaires, tout en étant conscientes de leur faible compétitivité. Intégration, engagements régionaux, lois internationales, partenariat…, autant d'épines qu'il leur faut rapidement arracher! Le temps presse et voilà qu'on leur parle à présent de l'établissement des systèmes de distributeurs, de marketing et de services après vente. Elles ne connaissent que la production et le profit immédiat et sont bien loin du niveau requis pour jouer dans la cour des grands. D'autant plus qu'elles ont tendance à sous-estimer l'importance de la propriété intellectuelle, aussi bien sur le territoire qu'à l'étranger.
Selon le Département de la propriété intellectuelle - ministère des Sciences et Technologie, seules 8.000 des 200.000 entreprises enregistrées ont leur label protégé sur le marché domestique et 1.000 sur le marché international. Toutefois, les déboires de certains commencent à alerter les autres. Il est cependant trop tard pour quelques spécialités vietnamiennes : riz Nàng Huong, mangue Phu Lôc, café Trung Nguyên, hamac Duy Loi…
Entrant en vigueur en juillet 2006, la loi sur la propriété intellectuelle permet de dégager le terrain. Le programme de promotion du commerce pour la période de 2006-2010 a fixé l'objectif d'établir et de développer les labels nationaux. Pour l'accomplir, la Chambre de Commerce et d'Industrie vietnamienne et les services concernés auront du pain sur la planche pour déterminer la compétitivité des produits, réélaborer les politiques d'assistance des entreprises, favoriser l'enchaînement entre les entreprises, les zones, les villages de métier… notamment avec les pays voisins. Il leur est demandé de valoriser le rôle des Associations des entreprises dans la protection de leurs intérêts. Ces dernières ont pour leur part à participer à mettre en place des barrières techniques et l'antidumping conformément au droit international. Une grande importante doit être accordée au développement des petites et moyennes entreprises et des entreprises privées.
Pour que les marques et les produits vietnamiens continuent sur leur lancée et soient aptes à faire face à la concurrence, les priorités sont définies : accélérer la formation de la main-d'œuvre et l'amélioration de la qualité des produits. Les producteurs devraient établir un système de distributeurs performants, améliorer la qualité des services après-vente et des produits, appliquer les nouvelles technologies dans la production…
Source : Trinh Chi/Courrier du Vietnam