"Quand la neige ne tombera plus".
"L'homme est responsable à 90 % du réchauffement climatique". Ainsi s'est conclue la Conférence sur l'évolution du climat, le 2 février 2007, qui s'est tenue à Paris. Au nom d'une quarantaine de pays, Jacques Chirac a lancé un appel au monde entier pour se mobiliser contre la crise écologique qui menace la planète et a défendu l'idée d'une Organisation des Nations Unies pour l'Environnement (ONUE).
Durant la conférence, le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), constitué de 2 500 chercheurs venus de 130 pays, a souligné les conséquences particulièrement préoccupantes du réchauffement climatique, avec des températures qui augmenteront de 1,8 à 4 °C d'ici la fin du siècle.
Parmi les prévisions alarmantes, les experts mondiaux prédisent que les glaciers de l'Arctique pourraient disparaître pendant l'été, d'ici 2100. Un relèvement du niveau des mers jusqu'à 58 cm, ainsi qu'une multiplication des sécheresses et vagues de chaleur seraient à prévoir.
Selon eux, il y a 9 chances sur 10 pour que ces catastrophes soient dues directement à l'impact de l'activité humaine sur la planète. Le degré de certitude des scientifiques ayant augmenté, puisque le précédent rapport, daté de 2001, estimait cette probabilité à 66 %.
Les conclusions du GIEC pourraient maintenant donner lieu à des procès. La Cour suprême américaine devrait, par exemple, se prononcer, courant 2007, sur une requête déposée par une dizaine d'Etats et douze associations de défense de l'environnement, qui demandent à ce que les émissions de gaz à effet de serre soient régulées par des normes nationales.
En 2006, l'Etat de Californie avait déjà intenté un procès à six fabricants automobiles, qu'il accusait de lui avoir causé un préjudice de plusieurs milliards de dollars à cause des gaz émis par les véhicules vendus. Mais selon l'avocat international Audley Sheppard, il est peu probable que l'on assiste à la même avalanche de procès que pour le tabac ou l'amiante.
Invités :
Valérie Masson-Delmotte
Responsable d'une équipe de recherche du
Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, au CNRS, Valérie Masson-Delmotte est, depuis 1996, ingénieur au Commissariat à l'énergie atomique. Elle est également docteur diplômée de l'Ecole centrale de Paris et co-auteur de l'ouvrage intitulé
Le climat ; de nos ancêtres à nos enfants, paru en 2005 aux éditions du Pommier.
Hervé Le Bras
Directeur du
laboratoire de démographie historique de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), Hervé Le Bras est, par ailleurs, directeur de recherches à l'
Institut National des Etudes Démographiques (INED). Expert auprès de la Commission européenne, il est, entre autres, l'auteur d'
Entre deux pôles, paru aux éditions Aux lieux d'être, et a coordonné les légendes de l'ouvrage de Yann Arthus-Bertrand,
365 jours pour la Terre, paru aux éditions de la Martinière.
Jean-Marie Pelt
Président de l'Institut européen d'écologie,
Jean-Marie Pelt est également professeur de biologie végétale et de pharmacologie à l'université de Metz. Parmi ses nombreux ouvrages, il a co-écrit, avec Franck Steffan,
C'est vert et ça marche !, paru en janvier 2007, aux éditions Fayard.
Eric Joly
Journaliste indépendant et ancien grand reporter à
L'Express, Eric Joly est spécialiste des questions liées à la nature et à l'écologie. Parmi la trentaine d'ouvrages qu'il a publié,
Ecologiquement incorrect est paru en 2004, aux éditions Jean-Cyrille-Godefroy.
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