Échange de vue : adhésion à l'OMC et rôle des Viêt kiêu
Au seuil de l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), à côté de maintes opportunités qui s'offrent à lui, le Vietnam doit faire face également à bien des défis. Pour tirer son épingle du grand jeu économique planétaire, le pays doit mobiliser des ressources variées, celle représentée par les quelque 3 millions de Vietnamiens d'outre-mer (Viêt kiêu) n'étant pas la moindre.
"L'adhésion vietnamienne à l'OMC - Rôle des entreprises des Viêt kiêu" était l'intitulé d'une rencontre qui s'est récemment déroulée à Hô Chi Minh-Ville. Selon Nguyên Chon Trung, président du Comité des Vietnamiens d'outre-mer de la mégapole du Sud, 3 millions de Viêt kiêu constituent un vaste réservoir de matière grise mais aussi de puissance économique.
Quant à Phan Thành, président de l'Association municipale des entreprises de Viêt kiêu, la diaspora vietnamienne a un rôle important dans le processus d'intégration du pays à l'économie internationale. Ses entreprises joueront notamment le rôle de passerelle entre les investisseurs étrangers présents au Vietnam une fois que le pays sera membre officiel de l'OMC. En plus, elles sont capables de mobiliser des compatriotes à revenir investir dans leur pays d'origine. Avec leurs expériences dans le commerce, leur maîtrise des règlements, des lois et de la langue de leur pays d'accueil ainsi que des pratiques internationales, elles constituent des relais d'informations efficaces pour les entreprises nationales souhaitant conquérir de nouveaux marchés.
Retrouver leurs racines
"Le potentiel des Viêt kiêu est encore insuffisamment exploité. C'est pourquoi il faut mettre en place des politiques appropriées et des mesures de réforme des formalités administratives pour les encourager et transformer leurs potentialités en réalité", a estimé le docteur Nguyên Tri Dung, Japonais d'origine vietnamienne et Pdg de la compagnie Minh Trân. "En plus, beaucoup de Viêt kiêu investissent au Vietnam non seulement dans le souhait de prendre part à l'édification du pays mais encore pour permettre à leurs enfants de retrouver leurs racines", a souligné Nguyên Ngoc Thach, Viêt kiêu d'Allemagne. Quant à Duong Thu Huong, du Fonds des investissements à risques (IDG), elle a insisté sur la solidarité régnant au sein de la communauté des entreprises Viêt kiêu.
La question de l'information ne doit pas être négligée pour que les 2e et 3e générations de Viêt kiêu aient envie de suivre les traces de leurs parents et grands-parents, revenir dans le pays de leurs ancêtres et prendre part à son édification. Le professeur-docteur Nguyên Vân Nam (Allemagne) a souligné aussi l'importance du Comité des Vietnamiens de l'étranger dans la communication avec les autorités locales et les médias. Et d'ajouter la nécessité d'organiser souvent des échanges de vues et des cours de formation professionnelle avec des Viêt kiêu pour profiter de leurs talents et expériences. De bonnes occasions pour eux aussi de contribuer au développement de leur pays d'origine.
Diêu An/CVN
( 18/08/06 )