Bonjour,
Je crois avoir prêté à confusion par mon message dans cette discussion : j'aurais dû rappeler que je faisais allusion aux gens d'ici, les Grecs, et non les Viet ou les Tays, et que, si je plus ou moins contente de ne pas fréquenter des Français toute l'année surtout si ce sont des beaufs, je suis ravie de la compagnie des amis français qui viennent en vacances avec lesquels je me suis liée d'amitié. Faut dire que le choix de vie sur une île quasi déserte, ça montre que je ne suis pas très sociable, du moins avec tout le monde.
Ce sont les pratiques grecques que je dénonce ici : le système des "enveloppes" et des cadeaux par anticipation aux gens bien placés, que je désapprouve ; d'ailleurs, je ne marche pas dans ces combines. Et si je suis passée à côté de ce système quand j'habitais en France, ce n'est pas pour rien, je crois que c'est simplement parce que ça ne m'est jamais venu à l'idée de me comporter ainsi.
Pour finir la discussion en ce qui me concerne, je ne suis pas Viet Khieu, juste une éventuelle touriste ou une émigrée lorsque mon fils cadet sera indépendant, car il refuse de changer une seconde fois de pays d'adoption, à cause de l'obligation d'apprendre une nouvelle langue, et je le comprends
Moi aussi, j'ai bénéficié de la double culture, et ce n'est pas un désaveu d'accepter de n'être jamais considérée comme une des leurs par les Vietnamiens, comme il faut bien un jour accepter que le Père Noël n'existe pas
Je reviens à mon expérience de l'émigration en Grèce : les membres de la diaspora reviennent sur l'île pour les grandes fêtes en mettant un point d'honneur à exhiber les signes extérieurs de leur réussite, toutefois, s'ils sont bien accueillis par les leurs, les autres les considèrent comme des "lâcheurs" qui sont partis au lieu de rester en partageant les mêmes conditions de vie (la pauvreté). Moi qui vit en permanence avec les locaux, j'estime avoir autant de droits qu'eux en ayant choisi de venir vivre là tandis qu'eux y sont nés, et je trouve tout à fait injustifié qu'ils me cataloguent parmi les étrangers et qu'ils ne me reconnaissent pas les mêmes droits.
Je pense que la situation est comparable avec les Viets qui reviennent au pays pour des vacances ou pour s'y installer ; en partant, ils ont perdu le droit d'être considérés comme des compatriotes à part entière, et cela, ils doivent l'accepter.
Thu Huong