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Discussion: [La Croix] Odon VALLET, une fortune au service de l'éducation

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    Par défaut [La Croix] Odon VALLET, une fortune au service de l'éducation

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    - cet article dans le quotidien La Croix

    Odon Vallet, une fortune au service de l’éducation



    Spécialiste des religions, écrivain et chroniqueur à « La Croix », Odon Vallet aurait pu vivre de l’héritage paternel. Ce mécène a préféré placer sa fortune dans une fondation qui distribue, chaque année, plus de 3 000 bourses à des élèves brillants, issus de milieux modestes




    Odon Vallet en janvier 2008, à Paris (Photo Ouzounoff/Ciric).


    C’est un appartement sans prétention, dans le 6e arrondissement de Paris. Des centaines de livres habillent les étagères du salon. Ici et là, des bibelots exotiques témoignent d’un intérêt du propriétaire pour les pays lointains. Pas de toile de maître, ni de meuble cossu pour rompre la sobriété des lieux. Un intérieur un brin austère en somme. Le maître de maison reçoit avec la même simplicité : en pantalon de marche et en basket. À son allure, il est impossible d’imaginer qu’Odon Vallet est le fils d’un ouvrier qui fit fortune dans les assurances.

    Le célèbre historien des religions a pourtant bel et bien hérité de la somme de 320 millions de francs après le décès de ses parents en 1989. De quoi dépenser sans compter. Sauf qu’Odon Vallet, c’est l’histoire d’un homme qui ne voulait pas vivre en multimillionnaire. Rouler en voiture de sport ne l’intéresse-t-il pas ? « À quoi bon, avec les limitations de vitesse », répond-il en haussant les épaules. Ne pourrait-il pas se loger dans un hôtel particulier ? « Je me perdrais tout seul au milieu d’un appartement de 500 m2», assure ce fils d’une châtelaine désargentée. Bref, le luxe l’indiffère.

    Aujourd’hui, l’érudit gagne 5 000 € par mois de ses revenus de professeur d’université et de ses droits d’auteur. « La somme me suffit amplement », fait remarquer ce célibataire, sans enfant à charge ni successeur désigné. Que faire alors de sa fortune ? La question a taraudé le chercheur pendant dix ans. « Je n’avais pas le droit à l’erreur », se souvient-il. En 1999, il se lance et crée la Fondation Odon Vallet avec le concours de la Fondation de France. En guise de capital de démarrage, il dépense 100 millions d’euros. Autrement dit, la quasi-totalité de son héritage, qu’il avait entre-temps fait fructifier. Un pactole qui ne lui appartient plus désormais.
    Plus de 3000 bourses par an


    Odon Vallet s’est engagé dans la voie qu’il connaissait le mieux : l’éducation. Sa fondation offre plus de 3 000 bourses par an, après une sélection rigoureuse des élèves les plus méritants issus de familles modestes. Les étudiants des écoles d’arts appliqués en France se voient remettre 300 bourses d’un montant de 3 900 €. Près de 900 collégiens ou lycéens du Bénin reçoivent aussi chaque année une aide de 560 € destinée à financer leur scolarité. Enfin, 2 000 bourses d’environ 300 € viennent épauler les premiers de la classe au Vietnam.

    À date fixe, Odon Vallet voyage en personne au Bénin et au Vietnam pour rencontrer ses protégés, leurs familles, les professeurs, les chefs d’établissement, ou des amis de longue date qui constituent autant de relais à l’heure de dénicher l’élève méritant. Il transmet l’argent de la main à la main à chacun des boursiers. « Je leur fais recompter la somme devant moi, précise-t-il. Il faut être d’une vigilance absolue sur ces questions-là. » Les billets sont ensuite placés sur des comptes épargnes, dont les retraits sont contrôlés par des travailleurs sociaux.



    En bon militant d’une méritocratie rigoureuse, Odon Vallet impose des critères draconiens. Redoubler, c’est perdre sa bourse. Définitivement. Au Bénin et au Vietnam, cela signifie arrêter ses études, les familles ne pouvant pas assurer les frais de scolarité. « On ne peut pas faire de sentiment, insiste l’historien. Et j’ai pour principe de me méfier de l’enthousiasme. » Il y aurait de quoi s’enflammer pourtant, au regard du taux de réussite au bac de ses protégés. Au Vietnam, le score atteint les 100 %. Les Béninois font à peine moins bien avec 94 % de succès.
    "Je refuse les passe-droits, je traque les fraudeurs"


    La suite ? La fondation aide ceux qui le veulent à poursuivre leur formation dans les universités locales. Une infime minorité des protégés d’Odon Vallet vient étudier en France, en passant par le prestigieux lycée Louis-le-Grand, à Paris. « Je vois personnellement les jeunes candidats à l’Europe, poursuit l’érudit. Je refuse les passe-droits, je traque les fraudeurs. Je vérifie les diplômes, les parcours, les motivations. Pour être retenu, il faut se classer premier ou second au bac de son pays, plus présenter de solides capacités d’adaptation. »

    Avec ses premiers de la classe, Odon Vallet joue tour à tour les papas poules et les adjudants-chefs. Il les rassemble une fois par semaine dans un bistro de Paris, encourage les uns, tempère l’enthousiasme des autres. « Ces jeunes, rappelle l’historien, sont plongés dans un environnement très différent de celui dans lequel ils ont grandi. À ce titre, ils ont besoin d’un suivi personnalisé. Il faut faire très attention à la psychologie. » La méthode semble fonctionner. Aucun de ses protégés n’a abandonné ses études. Certains ont même intégré les écoles les plus prestigieuses, comme Polytechnique.

    Les bourses sont financées intégralement par la Fondation Odon Vallet, hébergée par la Fondation de France. Moins de 2 % du capital de l’association, estimé à 120 millions d’euros, est dépensé ainsi chaque année. La structure emploie au total deux salariés à mi-temps en France et quatre assistants sociaux au Bénin. Des bénévoles assurent le reste. Du coup, les frais de fonctionnement sont réduits au minimum : 7 % en France, 10 % à l’étranger. Son président suit de près la gestion des fonds. « Je commence ma journée par la lecture des Échos et de La Tribune », précise l’intéressé.
    Il se définit comme "un croyant œcuménique"


    En théorie, la fondation peut continuer à s’autofinancer sans limite dans le temps, quelle que soit la personne aux commandes. « Mais l’éternité n’est pas une valeur humaine », tempère Odon Vallet, avant d’enchaîner sur Rome, la chute des empires, des civilisations. Derrière le philanthrope, l’homme de sciences n’est jamais bien loin. Le verbe est toujours aiguisé, le propos enrichi de citations littéraires, historiques et religieuses. Son dernier ouvrage est d’ailleurs jalonné de références à la Bible, preuve de l’importance de la foi dans la vie de l’homme de science.

    Sa mère était elle-même une catholique très pratiquante. Son père aussi. Ancien chanteur à la chorale et premier prix d’instruction religieuse, le fils, lui, se définit comme « un croyant œcuménique » pour qui « la question des croyances n’est pas fermée ». « Je reste dans la chrétienté », poursuit-il, avant de refermer le sujet sur une précision : « Je n’ai pas lancé ma fondation dans une optique confessionnelle. »

    À l’origine de son engagement, il y a sans doute l’amour du prochain. Un clin d’œil à sa mère aussi, qui donnait beaucoup d’argent aux associations. Une pensée pour son père d’origine modeste, qui a éprouvé toutes les peines du monde à mener à bien ses études.

    La fondation occupe une place centrale aujourd’hui dans le quotidien d’Odon Vallet. Au point qu’il ne travaille plus qu’à mi-temps à l’université et qu’il a mis entre parenthèses sa passion de l’alpinisme. « Je n’aurais sans doute pas créé cette fondation si j’avais eu une famille à charge », confesse-t-il, avant de rappeler que les saints n’ont pas d’enfants. « D’une certaine manière, ces jeunes m’aident à vivre, à donner un sens à mon existence. » Olivier TALLÈS

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