Trouvé sur Ouest France, un article qui résume trés bien tout qui s'est dit:
Précarité. Des riches plus riches et des pauvres plus nombreux
Faits de société mercredi 11 janvier 2012
La précarité est le thème du 3e volet de notre série « 2007-2012. D'une présidentielle à l'autre, ce qui a changé en cinq ans ». Les inégalités croissantes entre riches et pauvres. Si d’un côté la précarité a augmenté, de l’autre, le patrimoine des plus riches s’est envolé. Même si la France reste un pays moins inégalitaire que les autres.
Un peu plus de pauvres:
« En 2009, 8,17 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté, à savoir 954 € par mois, prestations sociales incluses. Elles étaient 7,8 millions en 2006 », indique Laurent Auzet, responsable de l’unité Études à la direction régionale de l’Insee Bretagne.
« Le nombre de pauvres dont les revenus sont très en dessous de ce seuil a aussi augmenté, ajoute-t-il. Et les sans domicile fixe ne sont pas pris en compte, puisqu’ils ne déclarent pas de revenus. Le visage de la pauvreté a aussi changé. Elle concerne de plus en plus les familles monoparentales et les jeunes sans emploi. »
Beaucoup plus de riches…
Les personnes gagnant plus de 100 000 € par an étaient 331 000 en 2004, 440 000 en 2008. Soit une augmentation de 33 %. Celles qui gagnaient plus de 500 000 € sont passées de 8 000 à 13 000, soit +84 %.
Les 10 % les plus riches sont de plus en plus riches. Surtout les 0,1 % les plus avantagés, dont les revenus dépassent 239 300 € par an.
… riches de leur patrimoine
L’écart entre les riches et les pauvres n’évolue pas tant que ça si l’on regarde les seuls revenus. En 2006, les 10 % les plus riches gagnaient 3,41 fois plus que les plus pauvres. En 2009, 3,44 fois plus (les 10 % les plus pauvres gagnent moins de 10 410 € par an, les plus riches plus de 35 840 €.)
Mais si l’on considère le patrimoine, ça s’envole: « Les 10 % les mieux dotés sont 200 fois plus riches que les 10 % les moins bien lotis, précise Laurent Auzet. 550 000 €, contre 2 700 € en moyenne. Et une partie très faible de la population concentre une bonne partie du patrimoine. »
La France moins touchée
Depuis les années 1980, les écarts de revenus explosent dans les pays industrialisés, particulièrement au Royaume-Uni, en Italie, au Japon.
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) parle du « plus haut niveau atteint depuis un demi-siècle ». Mais en France, « les prestations sociales viennent assez largement compenser ces inégalités », constate Laurent Auzet.
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Concernant le taux marginal de 75%: Les Etats Unis l' ont déjà adopté bien avant
Thomas Piketty, économiste, directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris, a travaillé sur les hauts revenus et prône un impôt confiscatoire pour limiter ces derniers.
Un impôt à 70% ne risquerait-il pas de brider l’économie ?
Les Etats-Unis ont pratiqué, en moyenne, un taux marginal d’impôt sur le revenu de 82% entre 1932 et 1980. Soit un taux confiscatoire pendant près d’un demi-siècle ! Avec même des pics, dans les années 40-60, qui ont dépassé 90%. De toute évidence, cela n’a pas tué le capitalisme américain. Tout simplement parce que ces taux volontairement confiscatoires ne s’appliquaient qu’à une toute petite minorité de rémunérations vraiment indécentes (au-delà de 1 million d’euros annuels d’aujourd’hui).
Ces gros salaires qu’on ne peut pas encadrer
Ces inégalités croissantes n’ont pourtant rien d’un mythe. L’économiste Camille Landais parle même d’une «explosion des très hauts salaires», qui «contraste avec la grande stabilité de la hiérarchie salariale observée depuis trente ans». Entre 1998 et 2005, et alors que les 90% des Français les moins bien payés voyaient leur salaire progresser de 3%, les revenus du travail des 1% les mieux lotis bondissaient de 14%, ceux des 0,1% de 29%, et ceux des 0,01% explosaient de 51%… En 2007, selon l’Insee, les 1% des salariés à temps complet les mieux rémunérés percevaient ainsi un revenu moyen annuel de 215 000 euros, soit sept fois plus que la moyenne des salariés (32 000 euros).
1% de salariés les mieux rémunérés (salaire moyen 215 000 euros) des 26 millions de Français cela fait combien ? 260 000 personnes.
Les Stocks options ,la partie immergée de l'Iceberg
Patrimoine. Mais les inégalités de salaires ne disent pas tout. De nombreux dirigeants sont aussi sous perfusion de stock-options ou autres actions gratuites, pour des montants atteignant parfois la majorité de leur rémunération. Or là aussi, l’envolée des inégalités - dans le haut du panier - des revenus pris dans leur ensemble (travail et patrimoine), atteint un niveau inquiétant. Selon Camille Landais, les rentrées des 90% des foyers les moins riches ont progressé de 5% entre 1998 et 2005. A côté d’eux, les 5% les plus riches ont augmenté leurs ressources de 11% sur la même période, les 1% de 19%, les 0,1% de 32% et les 0,01% des plus fortunés de 43%… Une hausse qui doit beaucoup à l’envolée des très hauts salaires, mais également à l’augmentation des revenus du patrimoine. Ce sont donc les mêmes qui profitent de ces deux phénomènes.
Pour un salaire maximum