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Ne pas confondre REVES et DESIRS - Malee sur LePost.fr
- ce joli reportage (rien que pour les photos ..le texte je n'sais pas encore !!)
Ne pas confondre REVES et DESIRS
04/02/2011 à 13h42 | 3026 vues |
Les Hmongs disent venir d’un pays où les hivers sont glacés et longues les nuits…. Peut être de Sibérie ou de Mongolie ? C’est le groupe ethnique le plus dispersé dans tout l’Asie. Pendant des siècles, les Hmongs ont fuit la domination des Han en Chine. Au cours de la deuxième guerre mondiale, les nationalistes chinois tentèrent de leur interdire la langue Hmong et leur costume traditionnel. Des mesures d’oppression qui ne firent que renforcer la détermination des Hmongs à rester « libres » à tout prix.
Ce fort désir d’indépendance est une des caractéristiques dominante de ce peuple toujours à la recherche de terres nouvelles pour satisfaire son désir d’autonomie. Les Hmongs ont dû fuir l’oppression communiste à l’époque de la guerre au Vietnam et au Laos. Les communistes du Laos les considèrent toujours comme des traîtres ayant pactisé avec les français pendant la guerre d’Indochine et plus tard avec la CIA américaine pendant le conflit vietnamien. Beaucoup ont alors trouvé refuge en Thaïlande d’où ils ont été expulsés récemment. (Lire l’excellent livre de May Kham « Journal d’une enfant survivante » sur la tragédie actuelle du peuple Hmong au Laos)
Lorsque les Hmongs migrent vers d’autres terres, ils le font toujours avec regret, car ils laissent derrière eux le placenta de leurs nouveau-nés enterrés près du feu de la maison. La légende prétend que lorsqu’une personne meurt, son esprit retourne à son placenta, son « habit de naissance ».
En Thailande, on les appelle Hmongs ; en Chine, Miao, en français on dit souvent « Méos ».
Hmong du Vietnam
Miao "longues cornes" du Guizhou en Chine
Les Karens ou Kariangs viennent de Birmanie mais leur origine est probablement aussi chinoise. Ils ont commencé à émigrer en Thailande vers la fin du 18e, début 19e siècle. Dans la tourmente actuelle de la Birmanie, sous la férule de la junte militaire, de plus en plus de Karens traversent les montagnes pour trouver un abri, un refuge ou tout simplement du travail en Thailande. Tout le long des 3000 kilomètres de frontière. (Lire « Théâtre d’Ombres » de Michèle Jullian, éditions de la Frémillerie)
Palaung (sous-groupe Karen) en Thailande
"Padaung" sous groupe Karen a Mae Hong Son
Dans la mythologie karen, toutes les ethnies sont « frères » à la création du monde. Les karens cependant se considèrent comme les « grands frères » (je l’explique dans Théâtre d’Ombres), et à ce titre, exigent le respect de tous les autres groupes. Pour eux, les « blancs » sont aussi des « petits frères ».
Karen Paw a HomKhoi, Thailande
Les karens ont un grand souci d’harmonie. Ainsi, afin d’éviter les conflits possible entre les « esprits » de la maison, chaque famille n’est composée que du mari, de sa femme et de leurs enfants non mariés, contrairement à la plupart des autres groupes qui voient deux ou trois générations partager le même toit. Les hommes veufs ne se remarient presque jamais, par crainte précisément de ces « rivalités d’esprits ».
Karen Sgaw, Thailande
Harmonie, Mémoire, Primauté, Indépendance… des trais dominants propres aux ethnies de montagnes. Des particularismes, tout comme costumes, croyances et traditions qui avec le temps, tendent à se fondre dans une culture thaïe plus pragmatique où domine l’attrait de l’argent facile. Avec, en contrepartie, plus de facilités à accéder à l’éducation et aux soins médicalisés.
Des civilisations s’éteignent, d’autres naissent, nourries des discours des évangélistes américains (ils pullulent dans la région de Chiang Mai et enseignent gratuitement l’anglais par la bible et avec eux c’est donnant/donnant = conversons contre soins, médicaments, enseignement) et du ronronnement de la télévision thaïe (les soap-opéras débiles remplacent les contes et légendes des anciens)
Karen Paw Mae Sariang
Pourtant les regards des femmes et des enfants sont toujours nourris de rêves.
Lahu ou Moussur Dam a Mae Sot
- « Les rêves sont des choses réelles » me disait une vieille femme Karen. « Car sans eux, notre vie n’aurait aucun sens »
Et si les nouvelles civilisations tuaient les rêves ou plutôt les remplaçaient simplement par des désirs ? (Un sujet que j’aborde dans mon prochain roman BORDERLINE, états limites)