Parmi les 55 ethnies minoritaires de la Chine, 44 ont leurs propres zones autonomes couvrant 75% de la population totale d'ethnies minoritaires
L'ethnie Jing se trouve parmi ces 55 ethnies. Les ancêtres des Jing auraient émigré du Vietnam au début du XVIe siècle.
Nota : 1°)- Ne pas confondre l'ethnie Jing avec les vietnamiens de Hainan qui eux, sont des réfugiés très récents du Viêt Nam (Viet kieu & des chinois du VN avant 1978) Ces vietnamiens n'ont pas de statut officiel. ( Nous verrons sur ces viet kieu une autre fois - Ces vietnamiens de Hainan )
2°)- Je voudrais profiter ici pour vous dire que les mots d'origine étrangère du français (d'un autre pays quoi ), ne s'accordent jamais en français.
Exemple une femme viet et non viete & les viet et non les viets.
Les quelques 19 000 habitants de l'ethnie Jing vivent dans des communautés compactes situées surtout dans les trois îles de Wanwei, Wutou et Shanxin du district autonome multinational de Fangcheng de la région autonome zhuang du Guangxi, à proximité de la frontière sino-vietnamienne. Près du quart des ces personnes vivent parmi les gens de nationalité han et zhuang dans les districts et les villes situés tout près.
Les Jing avaient leur propre écriture qui était appelée Zinan. Créée sur la base de l'écriture des Han vers la fin du XIIIe siècle, l'écriture Zinan a été découverte dans de vieux livres de chants et dans des écritures religieuses. La plupart des Jing lisent et utilisent les mêmes caractères que les Han parce qu'ils vivent parmi eux depuis longtemps. Ils parlent le dialecte cantonais.
A vérifier car il y a quelques années, j'ai lu sur un site, il me semble que l'ethnie Jing parle le vietnamien mais utilise les caractères chinois pour l'écrire.
Histoire économique
Les ancêtres des Jing auraient émigré du Vietnam au début du XVIe siècle et se seraient d'abord établis dans les trois îles inhabitées, puisque les environs étaient peuplés par les Han et les Zhuang. Ils ont développé les régions côtières et ont toujours entretenu des relations étroites avec ces deux nationalités au cours des siècles.
Autrefois, les Jing gagnaient leur vie en pêchant; la culture constituait leur occupation secondaire. Toutefois, le rendement de la pêche et de la culture était relativement bas. Pour subvenir entièrement à leurs besoins, les Jing devaient troquer du poisson contre des céréales et d'autres nécessités courantes comme les articles en bambou. En outre, la plupart des richesses étaient aux mains des seigneurs, de sorte que les Jing avaient du mal à s'acquitter de leurs taxes et devaient même parfois vendre leurs enfants pour survivre.
En 1952, on réduisit les frais de fermage et on redistribua les terres qui avaient été retirées des mains des despotes. Une réforme démocratique eut lieu ensuite parmi les pêcheurs. Le district autonome fut fondé en 1958. Des ouvrages de construction importants furent entrepris, dont la construction de onze digues pour récupérer des terres de la mer et relier les îles au continent. On créa ainsi plus de 400 hectares de terres, soit quatre fois la superficie des terres cultivées auparavant. On améliora également les conditions de la pêche en ajoutant des agrès pour la pêche en eau profonde. La culture des perles est devenue une industrie florissante. On planta des arbres fruitiers et des arbres pour protéger les terres des vents de sable.
Les Jing vivent dans une région subtropicale ayant des précipitations abondantes et des ressources minérales en quantité. Le golfe de Beibu, situé au sud, est un lieu de pêche idéal. Parmi les 700 espèces de poisson qu'on y trouve, plus de 200 ont une grande valeur économique. Les perles, les hippocampes et les loutres de mer sont appréciés pour leur valeur médicinale. De même, les eaux salées du golfe sont propices à la production de sel. Les principales cultures qu'on trouve dans cette région comprennent le riz, les patates, les arachides, les taros et le millet, les papayes, les bananes et les longanes. Les grandes sections de palétuviers qui poussent dans les terres marécageuses le long de la côte sont une riche source de tannin, matière première essentielle pour l'industrie.
Us et coutumes
Les Jing aiment les rengaines mélodieuses et lyriques de même que la danse. Leurs instruments traditionnels incluent le violon à deux cordes, la flûte, le tambour, le gong et un violon à une corde typique de cette ethnie. Celui-ci est fabriqué en séparant un gros bambou de près d'un mètre en deux sections. Sa tonalité est claire et ressemble à une mélopée. Cet instrument est tellement apprécié des Jing qu'il fait partie intégrante de leur vie.
Les histoires folkloriques et les légendes abondent. Les danses favorites présentent des lanternes, des bâtons colorés de fantaisie, des broderies et des dragons. La fête Hajie est une fête traditionnelle des Jing. « Ha » est la translittération d'un mot en langue jing signifiant chansons ou inviter les dieux à chanter. Dans chaque village jing, il y a un Hating (pavillon de chant) où se passe la grande partie de la fête du chant. Ces activités durent trois jours, et les chants et les danses se déroulent jour et nuit. Il y a trois chanteurs principaux : Hage, un chanteur qui joue l'accompagnement des chants et deux Hamei, deux chanteuses qui tiennent un paire de bâtonnets en bambou qu'elles frappent en chantant.
Habitation. Comme les Jing vivent sur des îles, leurs maisons étaient autrefois entièrement construites en bambou et en bois. Les murs étaient fabriqués de panneaux de bambou recouverts de boue ou incrustés dans des pierres. On se sert également du bambou et du bois pour faire le plancher, et on étend des tapis en bambou comme couvre-plancher. Les gens enlèvent habituellement leurs chaussures en entrant dans la maison, et ils s'assoient, dorment et mangent sur les tapis en bambou. Aujourd'hui, les maisons ont habituellement deux ou trois étages, sont construites en bois ou en brique.
Habillement. Les vêtements des Jing sont simples et pratiques. Traditionnellement, les femmes portent un chemisier court, ajusté, sans col et boutonné à l'avant, plus un tablier dont le haut épouse la forme d'un diamant et un pantalon large noir ou brun. Lorsqu'elles sortent, les femmes portent une robe de couleur claire à manches étroites. Elles aiment également les boucles d'oreilles. Les hommes portent des vestons longs jusqu'aux genoux et des ceintures. Aujourd'hui, ce type de vêtement est de moins en moins porté, sauf par les personnes plus âgées. Certaines jeunes femmes enroulent leurs cheveux et teignent leurs dents en noir.
Religion. Beaucoup de Jing croient au bouddhisme ou au taoïsme, quelques-uns au catholicisme. Ils suivent également de nombreuses fêtes des Han.
Alimentation. La sauce au poisson ou Nianzhi est un condiment fort apprécié des Jing, et ils l'utilisent beaucoup dans la cuisson; cette sauce rouge et très parfumée est préparée en marinant du poisson de mer dans de grandes vasques de terre cuite pendant plusieurs mois (*) Elle est rouge et très parfumée. Ils préparent également un gâteau au riz glutineux (**), mêlé avec du sésame, considéré comme un vrai délice.
Coutumes particulières. Les Jing ont certains tabous : sauter par-dessus un filet de pêche déposé sur la plage, s'asseoir sur un nouveau radeau avant son inauguration. Les Jing trouvent habituellement leurs amoureux ou amoureuses par une sorte de chants à répondre. Durant chacune des Fêtes du chant, à la pleine lune, les jeunes hommes et les jeunes femmes expriment leur amour, tout en marquant la cadence avec leurs pieds.
(*) Je pense que c'est notre fameux nuoc mam ( saumure ). La couleur rouge c'est surement la durée de la fermentation ou bien une autre sorte de poisson. Chez nous au VN, du moins à Phu Quoc, le nuoc mam est fermenté avec des anchois péchés ds le golfe de Thailande. (La raison de la qualité du produit)
(**) Notre gateau de riz gluant. Un vrai délice certainement.