En Inde, elle déclenche une «une révolution des toilettes»
Une Indienne a été récompensée à hauteur de 10 000 dollars par une organisation non-gouvernementale pour avoir osé quitter le foyer conjugal quelques jours après son mariage car la maison était dépourvue de toilettes.
Anita Narre a reçu ce don de Sulabh International pour avoir refusé de déféquer en plein air et avoir déclenché «une révolution des toilettes» dans son village de l'Etat du Madhya Pradesh, dans le centre de l'Inde.
«Narre a incité d'autres femmes de son village à convaincre leurs compagnons de construire des toilettes. Le village est aujourd'hui transformé, grâce à son acte courageux», a témoigné par téléphone B. Chadrasekhar, le chef du district local.
Cette femme a quitté le foyer peu après son mariage avec un paysan, Shivram, en mai l'an dernier. Elle n'est revenue qu'une fois les toilettes construites, avec l'aide des autorités du district.
«L'histoire de Narre change les mentalités et notre action pour améliorer les installations sanitaires est de nouveau sur les rails», a commenté B. Chadrasekhar.
«Il y a beaucoup de gens dans les villages voisins qui nous ont demandé d'acheter des latrines. Nous voulons faire un exemple de l'histoire de Narre et faire appel à elle pour inciter d'autres personnes à utiliser des toilettes», a-t-il ajouté.
Selon une étude de la Banque mondiale, l'insuffisance des infrastructures sanitaires et les maladies qui en découlent, en particulier en milieu rural, coûtent quelque 54 milliards de dollars chaque année à l'économie indienne.
Selon les Nations unies, 600 millions d'Indiens, soit 55% de l'immense population, n'ont pas de toilettes et l'on compte davantage d'habitants ayant un accès à un téléphone portable qu'à des WC.
Mercredi, le ministre du développement rural, Jairam Ramesh, a fait le voeu d'éradiquer «la défécation en plein air» d'ici les 10 prochaines années.
(AFP)