Chers ami(e)s
La Cimade (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués — la mention service œcuménique d'entraide a été ajoutée par la suite), une association à but non lucratif vient de publier hier un long rapport « accablant » concernant les difficultés pour les étrangers d’obtenir un visa pour venir en France.
« Introduction
08 juillet 2010 |
Chacun connaît un proche qui a été confronté à la difficulté de faire venir en France un membre de la famille, un ami, et s’est retrouvé perdu dans l’univers kafkaïen de la délivrance des visas pour la France.
Depuis longtemps, les étrangers évoquent ce labyrinthe qu’il faut savoir traverser pour obtenir le fameux sésame. Les conditions de plus en plus draconiennes instaurées au fil du temps ont petit à petit créé un climat faisant clairement sentir aux ressortissants des pays du Sud que le principe de la libre circulation des personnes, hissé naguère en étendard par les Occidentaux face au bloc soviétique, ne leur était pas applicable dans les mêmes termes… A peine l’Europe se réjouissait-elle, en 1989, de la libre circulation dont les européens de l’Est allaient bénéficier qu’elle commençait à fouler au pied ces même principes - fièrement proclamés lors des accords d’Helsinki – pour les africains, les maghrébins ou les orientaux, ou plus exactement, pour les pauvres d’Afrique, du Maghreb ou d’Orient.
Il ne s’agit pas que de voyage, de tourisme ou de visite familiale. En quelques années, pour « mieux contrôler » l’immigration, les lois récentes ont par touches successives rendu indispensable comme préalable à toute demande d’un titre de résidence la présentation d’une entrée régulière sur le territoire, c'est-à-dire la possession d’un visa, y compris pour des personnes présentes sur le territoire français depuis des années.
Loin des yeux, loin des observateurs de la société civile, la délivrance des visas est ainsi devenue un élément clé dans la politique d’immigration : le sort de l’immigration familiale, des étudiants, des familles de réfugiés, se décide désormais tout autant dans le pays de départ que dans les préfectures. Se met ainsi en œuvre une sorte d’externalisation rampante de la gestion de l’immigration, que le contrat d’accueil et d’intégration symbolise parfaitement. C’est désormais dès le pays de départ et non plus en France que les migrants doivent se soumettre à des formations linguistiques et à des tests de connaissance sur les valeurs de la République.
Ce n’est pas un hasard si le ministère de l’Immigration a tout fait pour contester au ministère des Affaires étrangères, et finalement l’obtenir, la tutelle et l’autorité sur les services des visas.
Face à ce trou noir de la politique d’immigration, face aussi aux innombrables plaintes d’étrangers venant raconter les attentes, les refus, les démarches insensées qui n’aboutissent jamais, La Cimade a décidé de lancer en 2009 une campagne d’observation des conditions de délivrance des visas afin de mieux cerner les réalités. De nombreux acteurs de La Cimade se sont investis dans des missions d’observation dans six pays (Algérie, Sénégal, Mali, Turquie, Ukraine, Maroc) sur la base d’une grille d’analyse commune.
Le constat est accablant : entre l’impossibilité d’accéder au consulat, le flou complet des documents à produire dont la liste inexistante ne cesse de changer selon l’interlocuteur, l’argent qu’il faut verser et qui n’est pas remboursé même si la demande est refusée, le soupçon de corruption, les délais d’instruction extrêmement variables, les refus oraux sans explications ni motivation, les informations erronées sur les voies de recours quand le demandeur a la chance d’obtenir une information, on ne sait plus à la fin ce qui apparaît le plus choquant. Opacité des procédures et des décisions, coût élevé de la procédure pour tout candidat, recours des consulats à des opérateurs privés qui se substituent à l’administration, passe-droits hissés au rang d’arguments diplomatiques, vérifications répétées et outrancières des éléments fournis : on est bien loin des principes que la « charte Marianne » est censée promouvoir pour favoriser les rapports entre l’administration et les usagers. »
[…]
(Lire la suite sur http://lacimade.org/minisites/politiquedesvisas/rubriques/139-La-lancinante-et-sensible-question-des-visas?page_id=2549 ).
Bonne lecture,
Bien amicalement.
Dông Phong