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Discussion: "Dérapages écolo-écono-technico-phréniques contrôlés"

  1. #421
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
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    Citation Envoyé par Nem Chua Voir le message
    L'inflation sur l'année 2011 a été officiellement (CPI) de 18.5% à trois poils de banane près (Le CPI, c'est l'indice des prix de la consommation, donc hors main d'oeuvre, fuel, matériaux). La main d'oeuvre non qualifiée a renchéri selon les sources de 30% à 35%; le fuel, donc de 43% et quelques, et les matériaux entre 25% et 40% en fonction desquels.

    On serait en train de s'approcher d'une période de surinflation que ca ne m'étonnerait pas, et ca a de quoi faire peur: la surinflation, comme on l'a dit dans ces pages, c'est moins un problème économique qu'un signal d'alarme social...

    en décodant attentivement (cf le dernier § ) le langage officiel et la langue de bois ,


    - sur ce lien :

    AN: Restructuration économique et changement de modèle de croissance -- Vietnam+ (VietnamPlus)

    - cet article de "Vietnam +"

    AN: Restructuration économique et changement de modèle de croissance 19/04/2012 | 21:20:58


    La restructuration de l'économie doit se faire en adéquation avec le changement du modèle de croissance, conformément à l'option et la politique du Parti et de l'Assemblée nationale (AN).

    C'est en ces termes que s'est exprimé le Comité permanent de l'AN à propos du projet global en la matière lors de sa 7e réunion tenue jeudi à Hanoi.

    Cela contribuera à améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'ensemble des ressources, augmenter la productivité du travail, maintenir la stabilité macroéconomique, former une structure économique plus rationnelle, dynamique et capable de concurrencer les autres pays pour atteindre les indices de développement socioéconomiques prévus pour la période 2011-2020.

    Après 25 ans de Renouveau, le Vietnam est passé d'un pays pauvre au développement lent à un pays en développement à revenu moyen, avec la mise en place progressive d'une économie de marché à orientation socialiste. Sa structure économique a évolué de façon positive, de telle sorte qu'aujourd'hui, l'agriculture, la sylviculture et l'aquaculture représentent 20,6% du PIB ; l'industrie et la construction 41% ; et les services près de 40%.

    Ces bons résultats s'expliquent par l'application judicieuse de modèles économiques adaptés aux conditions du pays. Cependant, depuis 2007, l'économie vietnamienne récelle de faiblesses auxquelles il faut absolument remédier.

    Selon le président de l'AN Nguyen Sinh Hung, la restructuration de l'économie devrait se concentrer sur celle du marché financier. La restructuration des entreprises, notamment publiques, et de toutes les forces participantes au PIB apparaît comme essentielle. Sans omettre de promouvoir l'ensemble des composantes économiques, notamment les entreprises publiques.

    Le Comité permanent de l'AN a estimé que le projet devrait se concentrer sur la formation des ressources humaines, notamment qualifiées ; l'établissement de relations dans le monde du travail conformes au processus de restructuration ; l'amélioration de la productivité du travail par l'intermédiaire de l'utilisation de ressources humaines qualifiées et l'application des technologies.

    Il s'agit d'un projet important et complexe, a indiqué le vice-président de l'AN, Uong Chu Luu.

    Au cours des cinq prochaines années, il faut se concentrer sur trois questions essentielles que sont
    la restructuration des finances (surtout des banques commerciales), la restructuration des investissements (notamment publics), la répartition des ressources de l'Etat, la restructuration des entreprises publiques, plus particulièrement les compagnies générales et les services publics. -

    AVI

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  3. #422
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de Nem Chua
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    Ouais, ben c'est un discours déjà pas mal entendu. Et l'objectif, si je lis bien le titre, reste toujours la croissance.

    C'est un vrai problème, Nemo, on construit une troisième piste à Heathrow et on agrandit tous les aéroports au monde pour accueillir des avions toujours plus grands, toujours plus long-courrier... Pourquoi? Eh bien parce que les gens qui prennent ces décisions y ont intérêt. On va de plus en plus vers un monde financier parce que ceux qui décident sont des seniors riches. On construit des aéroports parce que les décideurs sont décidés par des constructeurs. On privatise ce qui marche et on nationalise ce qui foire, parce que les décideurs sont ceux qui en profitent. "Emploi!", "Croissance!"... Les grands travaux des années 30 en Allemagne, quoi. Le fascisme était défini par Mussolini comme "Corporatisme", càd l'alliance entre le gouvernement et l'industrie. C'est clair, non?

    Margaret Thatcher l'a dit: there is no such thing as the public good. Le bien public n'existe pas. Elle a gagné, la dame de fer. On l'a dans l'os et pour longtemps: tous les modèles économiques sont basés sur la croissance et ce depuis Keynes, et les monétaristes se battent avec les keynésiens sur tout et tout mais pas sur ca. Même le communisme est un modèle productiviste.

    Il y a dans tout ca un petit relent d'années folles, et il n'y a pas de Flamby au dessert.

    PS. Je sais, j'ai l'air c*n: je n'ai pas d'autre alternative que de prendre ma bêche et d'aller faire mon jardin. Au moins, ici les haricots poussent bien.
    Dernière modification par Nem Chua ; 20/04/2012 à 14h00. Motif: précisé le 1er paragraphe, et le reste aussi parce que quand je m'y mets...
    The Curse of the Were-Nem Chua

  4. #423
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
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    Citation Envoyé par Nem Chua Voir le message

    -Margaret Thatcher l'a dit: there is no such thing as the public good. Le bien public n'existe pas. Elle a gagné, la dame de fer.


    -tous les modèles économiques sont basés sur la croissance et ce depuis Keynes, et les monétaristes se battent avec les keynésiens sur tout et tout mais pas sur ca.


    -Même le communisme est un modèle productiviste.

    Il y a dans tout ca un petit relent d'années folles, et il n'y a pas de Flamby au dessert.


    * Non, je suis intimement persuadé que Margaret THATCHER n'a pas gagné "définitivement ": c'est une "C****"

    * Pour moi, elle n'est que l'illustration parfaite de la "partie émergée de l'iceberg anglosaxon" du monde occidental:-
    - dont la partie immergée est Wall Street et la City (tous 2 bien anglo-saxons)
    - avec tous leurs réseaux de paradis fiscaux adjacents.... e
    -et tous ces "financiers mafieux",qui tournent autour de ces deux satellites du monde de la "Finance" considérée comme un véritable jeu de bonneteau (voir svp google et wikipedia)

    * Restent aux nations et aux peuples de se refaire une petite révolution (probablement dans le sang)

    *
    Maintenant, même si des "mondes et pouvoirs politiques d'obédience communiste" se mettent à faire "du capitalisme d'Etat" -encore pire que le capitalisme libéral, faudra encore aller voir ailleurs !!!!

    Cà , pour moi , c'est incompréhensible et même désesperant : des menteurs et des tricheurs aussi

    * Quant aux autres " hautes autorités morales " , susceptibles de redonner un peu d'espoir au genre humain .. franchement c'est à se taper le cul par terre !! Il faut croire que Dieu n'existe pas
    Dernière modification par robin des bois ; 20/04/2012 à 14h18.

  5. #424
    Habitué du Việt Nam Avatar de hoa lan
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    Bonjour à vous,
    Voici deux exemples de choix de deux personnes. A chacun sa façon de penser..
    H.L


    Il vend son restaurant 100 dollars contre un an de nourriture gratuite

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    Info rédaction, publiée le 24 novembre 2011


    Pour 100 dollars (75 euros), Nell Benton a nous seulement trouvé un boulot, mais a acheté un restaurant aux États-Unis qui marche parfaitement.
    Il est surprenant de trouver des entrepreneurs pour qui l'argent ne signifie pas tout. Michael Diedrick du Milwaukee aux Etats-Unis est pourtant de ceux-là. Il a ainsi vendu son restaurant pour la somme de 100 dollars (75 euros)... L’Américain de 40 ans a ouvert le National Café and Takeaway trois ans plus tôt avec un seul objectif : introduire dans la ville le concept de la nourriture locale et biologique avec un minimum de déchets, le genre de restaurant que l'on ne trouve que dans les grandes villes. Dans le jardin derrière le restaurant poussent des concombres, du basilic, des blettes, de la coriandre sur le compost réalisé avec les déchets organiques des restaurants de la ville, rapporte le National Post. Pour Michael Diedrick, "c'est une façon de montrer aux autres restos la bonne façon de faire pour lui dire 'vous pouvez le faire aussi, ça ne coûte pas plus cher et vous devriez le faire'. "
    Le National Café a été évalué à 50 000 dollars (37 000 euros) mais il reste avant tout une expérience, potentiellement vendable à un autre manager. Michael Diedrick a reçu des dizaines de propositions, mais c'est Nell Benton 35 ans, chef au chômage, qu'il a choisi. Elle qui était sans-emploi et travaillait chez un traiteur a acheté le café 100 dollars ce mois-ci. Pour lui, elle est la personne idéale pour mener la barque et il lui a (presque) donné les clés de son établissement. "J'ai eu des offres plus alléchantes mais j'ai acceptée celle qui promettait le plus" déclare-t-il, ajoutant "cela a fait parler en ville et a créé quelque chose que nous oublions souvent : aider quelqu'un à réaliser son rêve".
    Les seules conditions du deal sont celles-ci : le nom du café et le personnel doivent rester inchangés, ainsi que la nourriture servie, pour au moins deux ans. Et Michael Diedrick et sa femme bénéficieront un repas gratuit par jour durant toute l'année prochaine. Pour Nell Benton, qui a aussi travaillé pour aider les réfugiés, c'est une opportunité rare de faire partie de quelque chose de plus important. Le café est ouvert de 8h à 16h30 et elle a l'intention de le laisser accessible pour des évènements organisés par des associations et des entreprises à but non-lucratif le soir. Elle deviendra officiellement propriétaire du National Café le 1er décembre.



    Il vend son restaurant 100 dollars contre un an de nourriture gratuite

    Un millionnaire malheureux se débarrasse de sa fortune - Planet.fr

    Un millionnaire malheureux se débarrasse de sa fortune

    Le 25/11/2011 à 01:00 - Rita Santourian
    Cette semaine, Karl Rabeder, un ancien homme d'affaires autrichien, a accordé une interview à la presse ; l'occasion de revenir sur l'incroyable histoire de ce millionnaire qui a abandonné sa fortune pour vivre dans une cabane avec 1 000 euros par mois.
    La rédaction de Planet.fr vous propose également un tour d'horizon de l'actualité insolite de la semaine.
    Karl Rabeder ou l'histoire du millionnaire malheureux

    L'argent ne fait pas le bonheur, c'est en tout cas ce que Karl Rabeder raconte cette semaine au magazine allemand Spiegel. Cet ancien homme d'affaires autrichien de 48 ans avait tout ce qu'il pouvait souhaiter : une luxueuse villa (à gauche sur la photo), une limousine, des avions... et des millions sur son compte en banque.
    Mais cela ne suffisait pas.
    Il raconte que lors d'un voyage en Amérique du Sud il s'est rendu compte "que la plupart des gens pauvres qui vivent là bas sont beaucoup plus heureux que l'Européen moyen". Pour y remédier, le riche malheureux décide de tout plaquer en janvier 2010. Il se sépare de sa fortune, organise une loterie (avec des billets à 99 euros) grâce à laquelle il se débarrasse de sa villa, et lègue le tout à un fonds caritatif consacré au micro-crédit dans les pays en développement.

    Karl Rabeder vit aujourd'hui dans une cabane de 20 mètres carrés dans la montagne (à droite sur la photo) avec 1 000 euros par mois, et est plus heureux qu'il n'a jamais été.

  6. #425
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
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    Ce n'est surtout pas moi qui ai écrit cet article , directement inspiré- semble-t-il- par un professeur chinois de la finance, à l'université de FUDAN à Shangaï :
    en tout cas, selon ma pomme, très belle analyse du capitalisme d'Etat chinois

    - sur ce lien :
    Le modle conomique chinois min de l'intrieur

    - cet article :
    Le modèle économique chinois miné de l'intérieur

    LE MONDE ECONOMIE | 30.04.2012 à 17h09 • Mis à jour le 30.04.2012 à 17h25

    Par Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)






    C'est à l'issue d'une conférence donnée devant une classe de MBA de l'Essec que Wang Xiaozu, professeur de finance à l'université de Fudan (Shanghaï), a réalisé à quel point le capitalisme de Wall Street a perdu son attrait au profit du modèle hybride chinois : "Un étudiant est venu me demander ce que la France peut apprendre du modèle chinois. C'était absolument impensable avant 2008 !"
    L'anecdote du professeur Wang n'est pas qu'insolente pour les Occidentaux, elle le fait tout autant sourire du point de vue chinois. Car, de l'intérieur, le système est sous le feu des critiques.
    Surtout le rôle prééminent que s'attribue l'Etat, acteur central, accusé de faire ses affaires entre ses entreprises publiques, ses banques, ses passations de marchés, au détriment de la petite entreprise privée, du petit épargnant, du peuple, des Chinois.

    "NOUS DEVONS BRISER LEUR MONOPOLE"

    Début avril, le premier ministre en personne s'est attaqué à un pilier du capitalisme d'Etat. "Franchement, nos banques font des profits bien trop faciles, a lancé Wen Jiabao. Pourquoi ? Parce qu'un petit nombre de banques majeures occupent une position de monopole, ce qui signifie qu'on ne peut que se tourner vers elles pour les crédits et les capitaux." Et de conclure : "Nous devons briser leur monopole."
    Ce thème se répand depuis l'effondrement, à l'automne dernier, des coopératives de crédit informelles de Wenzhou. Les patrons de cette ville dynamique de l'est du pays, ne parvenant pas à obtenir des prêts auprès des grandes banques - puisque celles-ci préfèrent prêter aux entreprises bénéficiant de la garantie de l'Etat -, étaient contraints d'emprunter à des cercles privés, à taux usuriers. Incapables de rembourser, plusieurs dizaines de débiteurs ont pris la fuite à l'autre bout du pays ou à l'étranger, et l'un d'eux s'est jeté par la fenêtre.
    L'affaire a fait grand bruit en Chine, car Wenzhou, cité ultra-commerçante, est un emblème de la Chine des petits entrepreneurs privés, où chacun pourrait s'enrichir en montant son affaire. Signe des temps réformateurs, le gouvernement a annoncé le 28 mars qu'il laissera les prêteurs privés de Wenzhou opérer des caisses de crédit aux PME.
    Mais il y a peu de chances de voir cette décision se généraliser à l'ensemble du pays, où les banques étatiques ont toujours la haute main.
    Elles sont exemplaires d'un système résumé par la formule "le public avance, le privé recule". Les officiels sont placés par le Département de l'organisation du Parti communiste à la tête des grandes entreprises de secteurs allant des télécommunications à la métallurgie.
    Ils sont membres du Parti communiste chinois (PCC) et reliés par ligne cryptée à ses instances dirigeantes par un mystérieux téléphone rouge décrit par Richard McGregor dans The Party (non traduit). Ce combiné, placé sur le bureau des cadres est joignable en seulement quatre chiffres, et est devenu un symbole du cercle réduit que forme une élite contrôlant simultanément l'économie et la politique.

    L'ÉTAT MAJORITAIRE

    En trois décennies de réformes, le PCC a bien laissé ses citoyens monter librement leurs entreprises, mais à la condition de ne pas céder le coeur du réacteur. Les grandes banques et entreprises ont certes été introduites en Bourse pour se refinancer et améliorer leur gouvernance, mais l'Etat conserve une part majoritaire dans des secteurs qualifiés de "stratégiques", un terme assez large pour englober la téléphonie mobile ou le transport aérien.
    Qu'importe qu'il choisisse Air China, China Eastern ou China Southern, le voyageur chinois donne de l'argent à des entreprises publiques, chacune dotée de sa cellule du parti. Idem quand il opte pour un forfait chez China Mobile ou China Unicom. "Le capitalisme d'Etat est contraire à l'efficacité puisque les acteurs ne concourent pas pour créer de la richesse mais appliquer une politique", juge l'économiste Xu Xiaonian, de la China Europe International Business School (Shanghaï).
    Outre que cette filiation ne pousse pas franchement à une concurrence bénéfique au consommateur, la question des dividendes est devenue le serpent de mer de la réforme. Ces entreprises jouissent souvent de monopoles formels et au minimum d'un soutien par le crédit, mais ne reversent que 10 % ou moins de leurs bénéfices à l'Etat actionnaire.
    Dans ce système, les banques prêtent sans compter puisque l'Etat sera toujours là pour payer. Il suffira, au pire, de repousser l'échéance des prêts ou d'en accorder de nouveaux. Rien de plus simple puisque la banque centrale n'est pas indépendante et garantit des taux d'intérêt faibles. Les alternatives étant limitées, le petit épargnant chinois voit ses économies se dégrader.
    Avec une inflation qui devrait atteindre 4 % en 2012 et une rémunération des dépôts de 3,5 % sur un an, les taux demeurent négatifs. Le système ne promeut pas la demande des consommateurs chinois.
    "La première défaillance du capitalisme d'Etat est de mener à une concentration de richesse parmi une élite politique ou au moins connectée politiquement plutôt qu'à une distribution plus large des bienfaits de la croissance, juge Huang Yasheng, professeur de management au China Lab du Massachusetts Institute of Technology. La Chine est l'un des pays les plus inégalitaires de la planète et le capitalisme d'Etat en est une cause directe."
    Est-ce l'Etat fort et son système clos qui font avancer le pays depuis trois décennies ou bien sont-ils, au contraire, un frein pour l'avenir ? La traversée de la crise a semblé fournir un argument favorable à la première hypothèse. Par un colossal plan d'investissements dans les infrastructures, l'Etat-parti a permis à la Chine de maintenir une forte croissance alors que la planète tombait en récession.
    Mais le problème, souligne Pei Minxin, sinologue au Claremont McKenna College (Californie), est que "les décisions sont prises du point de vue d'un petit groupe, et non de celui du bien-être général". Le parti a ses propres obsessions, au premier rang desquelles la stabilité. Le modèle a ses avantages, "il permet certaines réalisations importantes au mépris de leur coût", comme le développement du réseau de voies ferrées à grande vitesse et d'autoroutes qui assurent l'emploi des travailleurs migrants malgré le ralentissement économique, et a doté la Chine d'infrastructures inimaginables dans la plupart des pays en développement. Mais "la véritable efficience consiste à produire avec des ressources limitées", tempère M. Pei.

    LE CAPITALISME D'ETAT CHINOIS N'INVENTE PAS GRAND-CHOSE

    Au fond, le capitalisme d'Etat chinois n'invente pas grand-chose. Michael Pettis, professeur à l'université de Pékin et membre de la Fondation Carnegie, retrouve les mêmes questionnements que lors... de la création en France du Crédit mobilier en 1852. C'est un modèle tiré principalement par l'investissement, dans lequel le crédit est dirigé par l'Etat, qui contrôle les taux d'intérêt.
    Le risque de crédit est socialisé. Dans les phases initiales, les projets viables économiquement sont aisément identifiés, la croissance est donc rapide et soutenue. Les choses se compliquent lorsque "apparaissent des problèmes massifs de mauvaise allocation des capitaux et, au final, une crise de la dette". Comme les signaux de prix sont distordus et les incitations politiques extérieures au système, le modèle est maintenu longtemps après le point au-delà duquel il devrait être abandonné. "Beaucoup en Chine ont compris cela, mais il est très difficile politiquement d'abandonner ce modèle", note M. Pettis.
    Les attaques du premier ministre contre les banques publiques et de récents commentaires du gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, sur une prochaine libéralisation des taux d'intérêt laissent penser qu'aux yeux des réformateurs, dont tous deux font partie, le moment est venu. Ceux-ci considèrent que l'Etat-parti doit réduire la voilure s'il veut conserver une certaine légitimité populaire. Le 27 février, un épais rapport de la Banque mondiale soutenu par le très probable futur premier ministre, Li Keqiang, insistait sur la nécessité d'une "diversification graduelle de la propriété" des entreprises publiques.
    Le fossé avec les dirigeants les plus conservateurs est saisissant. Ces derniers pensent, au contraire, qu'en acceptant une révision supplémentaire de son rôle dans l'économie et la société le Parti communiste dénaturerait cette fois-ci trop profondément le système et perdrait son pouvoir.
    D'où certains doutes sur la volonté réformatrice malgré la saillie du premier ministre, souvent surnommé "le meilleur acteur de Chine". "Si le gouvernement est sincère, alors qu'il vende tout de suite des actions des banques sur le marché", tranche l'économiste Xu Xiaonian.
    Le pays est déjà armé, selon lui, pour éviter de basculer dans une oligarchie à la russe à la faveur de ces privatisations. "Après l'effondrement de l'Union soviétique, la plupart des deals ont été passés sous le manteau. Mais les banques chinoises sont cotées en Bourse, le cadre existe donc déjà. Si les nouvelles actions sont vendues à Hongkong, il y a peu de chances de tomber dans les mêmes erreurs", dit-il.
    Pour Wang Xiaozu, de l'université de Fudan, la leçon de la Chine reste au final celle de la stabilité : "Bien sûr, le système pèche en matière d'efficience, mais il y a eu un réel gain en échange : nos banques publiques n'ont pas fait les folies qui ont mené à la crise de 2008 aux Etats-Unis et en Europe..." Réformer oui mais avec prudence : "Certes, notre Chery n'avance pas très vite, dit-il en référence à des automobiles chinoises connues pour leurs faibles performances. Mais, si nous lui greffons directement un moteur de Ferrari, elle risque d'imploser."
    Un argument que certains ne manqueront pas d'exploiter. Début avril, Lin Zuoming, patron de l'avionneur public Aviation Industry Corporation of China, dénonçait ainsi les appels aux privatisations comme une "conspiration" venue de l'étranger.

    Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)
    Dernière modification par robin des bois ; 01/05/2012 à 07h44.

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