pour le bois de caribou ,avant il faut apprendre à fendre d'un coup de hache le vrai bois .hihihihi un défi .
maintenant les gens se mettent au sous sol ,un nouveau four à bois et les écologistes
pour le bois de caribou ,avant il faut apprendre à fendre d'un coup de hache le vrai bois .hihihihi un défi .
maintenant les gens se mettent au sous sol ,un nouveau four à bois et les écologistes
En fait un peu plus.
Mais le gaz énergie propre, ça se discute.
Pollue pas? La fuite a une odeur désagréable, mais qui est voulue: on a jouté au gaz un produit qui s'appelle éthyl-mercaptan et qui nous permet de détecter la fuite de gaz. Ça pue, mais ce n'est pas vraiment une pollution.
Pollue? Les fuites de gaz (méthane, éthane) ne prêtent pas à pollution au sol parce qu'elles montent en haute atmosphère. Pollution oui, mais pas au sol. Il s'agit de gaz à effet de serre, comme ça a été publié à propos des pets de vaches.
Pollue pas? La pub pour les professionnels du gaz dit que CH4 + O2 => CO2 + 2H2O (méthane), et 2C2H6 + 5O2 => 4CO2 + 6H2O (éthane), c'est sublimement propre*: du dioxyde de carbone et de l'eau, comme notre respiration.
Pollue? Malheureusement, à la température de flamme du gaz, qui avoisine les 2000 degrés, l'azote qui constitue les quatre cinquièmes de l'air se combine avec l'oxygène du dernier cinquième, ce qui produit des pollutions lourdes: les NOx: NO, le monoxyde l'azote, NO2, les nitrates, qui puent, NO3, les nitrites, qui sont directement toxiques.
Le gaz nat', encore un beau coup de pub, qui sert à maximiser la rentabilité des exploitations pétrolières (ce qui en soit n'est pas un mal).
* à part que bien sur le CO2 et la vapeur d'eau sont tous deux des gaz à effet de serre, mais sans effet de serre, il ferait vers -18 degrés en moyenne sur Terre, n'est-ce pas.
Dernière modification par Nem Chua ; 20/09/2008 à 02h20.
The Curse of the Were-Nem Chua
Toute combustion génère une pollution sous une forme ou une autre, plus ou moins grave. Tout dépend du combustible et du volume utilisé. En France, la législation impose depuis 25 ans le raccordement des chaudières gaz domestiques à un conduit de fumée. Ceci, en raison des nombreuses intoxications et décès dus aux gaz de combustion. Energie propre ? Disons plus propre que le fuel ou le charbon.
Ce contre quoi on cherchait à protéger, c'était le monoxyde de carbone, qui est le produit d'une combustion sous manque d'air, par exemple quand on a très froid et qu'on ferme les arrivées d'air de la pièce pour se tenir bien au chaud.
Et quand on se réveille, on s'aperçoit qu'on est mort.
En soi, pas vraiment de la pollution. Ça dépend surtout de combien de temps après on te trouve!
The Curse of the Were-Nem Chua
Source : Vietnam News Agency (VNA)Le Vietnam primé à la Foire de développement mondial 2008
27/09/2008 -- 10:16 PM
Washington, 27 septembre (AVI) - Deux projets du Vietnam, sur un total de quatre finalistes, ont remporté lors de la Foire de développement mondial 2008 (DM), organisée du 24 au 26 septembre à Washington, des prix de la Banque mondiale (BM) et des bailleurs de fonds, d'une valeur unitaire de 200.000 dollars.
Les deux projets primés, qui concernent l'utilisation des engrais microbiologiques dans la riziculture et de la paille dans la production de matériaux de construction, ont été appréciés par le comité d'organisation et les donateurs en raison de leur intérêt dans la protection de l'environnement.
Lors de cet événement, organisé par la BM avec le concours du Fonds mondial de l'environnement (GEF), de l'International Finance Corporation (IFC), de l'Agence allemande d'aide au développement (GTZ) et de Bill & Melinda Gates Foundation, 1.768 projets de 144 pays et territoires ont été présentés. Depuis 1998, environ 46 millions de dollars ont été octroyés à divers projets. - AVI
Bảo Nhân : fascination, impression and passion
Merci pour l'info.
Rien que de très streamline, pourtant, IFC et GEF sont des branches de la Banque Mondiale; GTZ reste collé aux mêmes principes (même si avec un côté un peu plus coopératif), et le fonds de Bill Gates, on n'en parle même pas, c'est essentiellement du feel good.
Kim Sang dirait que ça ne nourrit pas grand-monde.
Même si ça le faisait, ça ne serait pas très novateur, faire de l'aggloméré de paille.
The Curse of the Were-Nem Chua
Source : Vietnam News Agency (VNA)Coopération Vietnam-Argentine dans le développement de l'énergie éolienne
30/09/2008 -- 7:20 PM
Hanoi (AVI) - La compagnie générale d'électricité, de gaz et de pétrole du Vietnam et la compagnie argentine IMPSA ont signé mardi à Hanoi un accord de construction d'une centrale à énergie éolienne dans la province de Binh Thuân (Centre).
Cette usine, la plus grande du genre au Vietnam, qui sera construite sur une superficie de 10.000 hectares dans le district de Bac Binh, aura une capacité de production de 1.000 MW.
Ce projet qui sera réalisé en cinq ans, nécessite un investissement de 2,35 milliards de dollars.
La compagnie vietnamienne et l'IMPSA créeront un joint-venture de production d'équipements électriques et de fourniture des services de maintenance et de réparation, selon cet accord.
Prenant la parole lors de la signature, l'ambassadeur d'Argentine au Vietnam, Tomas Ferrari, a affirmé que le gouvernement argentin créera des conditions favorables afin que l'IMPSA et les autres compagnies argentines investissent au Vietnam, et favorisera les activités du Groupe du pétrole et du gaz du Vietnam ainsi que celles des autres compagnies vietnamiennes en Argentine.
Le diplomate argentin a souhaité que PetroVietnam réalise rapidement le projet d'exploitation de pétrole lampant dans ce pays. -AVI
Bảo Nhân : fascination, impression and passion
Bonjour à tous,
Un texte qui, je pense, a sa place ici, la conclusion me semblant rendre hommage aux membres participant à ce fil de discussion :
CONTRAT TACITE DES GENS QUI DORMENT
Le système mis en place dans notre monde libre repose sur l'accord tacite d'une sorte de contrat passé avec chacun d'entre nous dont voici, dans les grandes lignes, le contenu.
Voici le contrat reconductible par tacite reconduction que vous signez chaque matin en vous réveillant simplement et ne faisant rien :
Mes chers amis,
Le 11 septembre marque le triste anniversaire d’une catastrophe hautement symbolique pour l’humanité.
Peu importe nos croyances ou nos idées politiques, le système mis en place dans notre monde libre repose sur l’approbation tacite d’une sorte de contrat passé avec chacun d’entre nous, dont voici dans les grandes lignes le contenu :
1) J’accepte la compétition comme base de notre système, même si j’ai conscience que ce fonctionnement engendre frustration et colère pour l’immense majorité des perdants.
2) J’accepte d’être humilié ou exploité à condition qu’on me permette à mon tour d’humilier ou d’exploiter quelqu’un occupant une place inférieure dans la pyramide sociale.
3) J’accepte l’exclusion sociale des marginaux, des inadaptés et des faibles car je considère que la prise en charge de la société a ses limites.
4) J’accepte de rémunérer les banques pour qu’elles investissent mes salaires à leur convenance, et qu’elles ne me reversent aucun dividende de leurs gigantesques profits (qui serviront a dévaliser les pays pauvres, ce que j’accepte implicitement). J’accepte aussi qu’elle prélèvent une forte commission pour me prêter de l’argent qui n’est autre que celui des autres clients.
5) J’accepte que l’on congèle et que l’on jette des tonnes de nourriture pour ne pas que les cours s’écroulent, plutôt que de les offrir aux nécessiteux et permettre à quelques centaines de milliers de personnes de ne pas mourir de faim chaque année.
6) J’accepte qu’il soit interdit de mettre fin à ses jours rapidement, en revanche je tolère qu’on le fasse lentement en ingérant ou en inhalant des substances toxiques autorisées par les états.
7) J’accepte que l’on fasse la guerre pour faire régner la paix. J’accepte qu’au nom de la paix, la première dépense des états soit le budget de la défense. J’accepte donc que des conflits soient créés artificiellement pour écouler les stocks d’armes et faire tourner l’économie mondiale.
8) J’accepte l’hégémonie du pétrole dans notre économie, bien qu’il s’agisse d’une énergie couteuse et polluante, et je suis d’accord pour empêcher toute tentative de substitution s’il s’avérait que l’on découvre un moyen gratuit et illimité de produire de l’énergie, ce qui serait notre perte.
9) J’accepte que l’on condamne le meurtre de son prochain, sauf si les états décrètent qu’il s’agit d’un ennemi et nous encouragent à le tuer.
10) J’accepte que l’on divise l’opinion publique en créant des partis de droite et de gauche qui passeront leur temps à se combattre en me donnant l’impression de faire avancer le système. j’accepte d’ailleurs toutes sortes de divisions possibles, pourvu qu’elles me permettent de focaliser ma colère vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant mes yeux.
11) J’accepte que le pouvoir de façonner l’opinion publique, jadis détenu par les religions, soit aujourd’hui aux mains d’affairistes non élus démocratiquement et totalement libres de contrôler les états, car je suis convaincu du bon usage qu’ils en feront.
12) J’accepte l’idée que le bonheur se résume au confort, à l’amour, au sexe, et la liberté d’assouvissement de tous les désirs, car c’est ce que la publicité me rabâche toute la journée. Plus je serai malheureux et plus je consommerai : je remplirai mon rôle en contribuant au bon fonctionnement de notre économie.
13) J’accepte que la valeur d’une personne se mesure à la taille de son compte bancaire, qu’on apprécie son utilité en fonction de sa productivité plutôt que de sa qualité, et qu’on l’exclue du système si elle n’est plus assez productive.
14) J’accepte que l’on paie grassement les joueurs de football ou des acteurs, et beaucoup moins les professeurs et les médecins chargés de l’éducation et de la santé des générations futures.
15) J’accepte que l’on mette au banc de la société les personnes agées dont l’expérience pourrait nous être utile, car étant la civilisation la plus évoluée de la planète (et sans doute de l’univers) nous savons que l’expérience ne se partage ni ne se transmet.
16) J’accepte que l’on me présente des nouvelles négatives et terrifiantes du monde tous les jours, pour que je puisse apprécier a quel point notre situation est normale et combien j’ai de la chance de vivre en occident. Je sais qu’entretenir la peur dans nos esprits ne peut être que bénéfique pour nous.
17) J’accepte que les industriels, militaires et politiciens se réunissent régulièrement pour prendre sans nous concerter des décisions qui engagent l’avenir de la vie et de la planète.
18) J’accepte de consommer de la viande bovine traitée aux hormones sans qu’on me le signale explicitement. J’accepte que la culture des OGM se répande dans le monde entier, permettant ainsi aux trusts de l’agroalimentaire de breveter le vivant, d’engranger des dividendes conséquents et de tenir sous leur joug l’agriculture mondiale.
19) J’accepte que les banques internationales prêtent de l’argent aux pays souhaitant s’armer et se battre, et de choisir ainsi ceux qui feront la guerre et ceux qui ne la feront pas. Je suis conscient qu’il vaut mieux financer les deux bords afin d’être sûr de gagner de l’argent, et faire durer les conflits le plus longtemps possible afin de pouvoir totalement piller leurs ressources s’ils ne peuvent pas rembourser les emprunts.
20) J’accepte que les multinationales s’abstiennent d’appliquer les progrès sociaux de l’occident dans les pays défavorisés. Considérant que c’est déjà une embellie de les faire travailler, je préfère qu’on utilise les lois en vigueur dans ces pays permettant de faire travailler des enfants dans des conditions inhumaines et précaires. Au nom des droits de l’homme et du citoyen, nous n’avons pas le droit de faire de l’ingérence.
21) J’accepte que les hommes politiques puissent être d’une honneteté douteuse et parfois même corrompus. Je pense d’ailleurs que c’est normal au vu des fortes pressions qu’ils subissent. Pour la majorité par contre, la tolérance zéro doit être de mise.
22) J’accepte que les laboratoires pharmaceutiques et les industriels de l’agroalimentaire vendent dans les pays défavorisés des produits périmés ou utilisent des substances cancérigènes interdites en occident.
23) J’accepte que le reste de la planète, c’est-à-dire quatre milliards d’individus, puisse penser différemment à condition qu’il ne vienne pas exprimer ses croyances chez nous, et encore moins de tenter d’expliquer notre Histoire avec ses notions philosophiques primitives.
24) J’accepte l’idée qu’il n’existe que deux possibilités dans la nature, à savoir chasser ou être chassé. Et si nous sommes doués d’une conscience et d’un langage, ce n’est certainement pas pour échapper à cette dualité, mais pour justifier pourquoi nous agissons de la sorte.
25) J’accepte de considérer notre passé comme une suite ininterrompue de conflits, de conspirations politiques et de volontés hégémoniques, mais je sais qu’aujourd’hui tout ceci n’existe plus car nous sommes au summum de notre évolution, et que les seules règles régissant notre monde sont la recherche du bonheur et de la liberté de tous les peuples, comme nous l’entendons sans cesse dans nos discours politiques.
26) J’accepte sans discuter et je considère comme vérités toutes les théories proposées pour l’explication du mystère de nos origines. Et j’accepte que la nature ait pu mettre des millions d’années pour créer un être humain dont le seul passe-temps soit la destruction de sa propre espèce en quelques instants.
27) J’accepte la recherche du profit comme but suprême de l’Humanité, et l’accumulation des richesses comme l’accomplissement de la vie humaine.
28) J’accepte la destruction des forêts, la quasi-disparition des poissons de rivières et de nos océans. J’accepte l’augmentation de la pollution industrielle et la dispersion de poisons chimiques et d’éléments radioactifs dans la nature. J’accepte l’utilisation de toutes sortes d’additifs chimiques dans mon alimentation, car je suis convaincu que si on les y met, c’est qu’ils sont utiles et sans danger.
29) J’accepte la guerre économique sévissant sur la planète, même si je sens qu’elle nous mène vers une catastrophe sans précédent.
30) j’accepte cette situation, et j’admets que je ne peux rien faire pour la changer ou l’améliorer.
31) J’accepte d’être traité comme du bétail, car tout compte fait, je pense que je ne vaux pas mieux.
32) J’accepte de ne poser aucune question, de fermer les yeux sur tout ceci, et de ne formuler aucune véritable opposition car je suis bien trop occupé par ma vie et mes soucis. J’accepte même de défendre à la mort ce contrat si vous me le demandez.
33) J’accepte donc, en mon âme et conscience et définitivement, cette triste matrice que vous placez devant mes yeux pour m’empêcher de voir la réalité des choses. Je sais que vous agissez pour mon bien et pour celui de tous, et je vous en remercie.
Si vous êtes contre, vous pouvez toujours mettre en œuvre les ressources de l’amitié et de l’amour, de la fraternité et de la responsabilité partagée, réfléchir, concevoir, oser et tisser, comme le permet l’Internet... tout retard rapproche du néant.
Fait par amitié sur la Terre, le 11 septembre 2003
Anonyme
Dernière modification par Son Lam ; 13/10/2008 à 08h20. Motif: quelques oublis
Pour BEBE (cf autre topic)..et les volontaires de Forum-Vietnam :
ma contribution sur le thème Wall Street proposé par BEBE
-1° d'abord un vrai philosophe (faut s'accrocher un peu mais c'est passionnant)
Lutte des classes à Wall Street, par Slavoj Zizek - Opinions - Le Monde.fr
Point de vue
Lutte des classes à Wall Street, par Slavoj Zizek, philosophe
LE MONDE | 09.10.08 | 13h23
• a première chose qui saute aux yeux lorsqu'on observe les réactions actuelles à l'effondrement financier, c'est que... personne ne sait vraiment ce qu'il faut faire. Cela provient du fait que l'incertitude fait partie du jeu ; la manière dont le marché va réagir dépend non seulement de la confiance que les acteurs accorderont aux interventions gouvernementales, mais aussi, et plus encore, du degré de confiance qu'ils pensent pouvoir prêter aux autres acteurs : on ne peut prendre en compte les effets de ses propres interventions. Nous sommes ainsi contraints de faire des choix sans disposer du savoir qui nous permettrait de faire un choix éclairé, ou, comme le dit John Gray : "Nous sommes contraints de vivre comme si nous étions libres."
Mais puisqu'on ne cesse de nous répéter que la confiance et la croyance sont déterminantes, nous devrions aussi nous demander dans quelle mesure le fait que l'administration américaine ait, dans la panique, rehaussé les enjeux, n'a pas aggravé le danger qu'elle tente de conjurer. Il est aisé de remarquer la similarité du langage utilisé par le président Bush dans son allocution au peuple américain après le 11-Septembre et dans celle qui a suivi l'effondrement financier : on dirait deux versions du même discours.
En ces deux occasions, il a évoqué la menace qui pesait sur l'"American way of life" lui-même et la nécessité de réagir de manière rapide et décisive afin d'y faire face. A deux reprises, il en a appelé à l'abandon provisoire des valeurs américaines (les garanties concernant les libertés individuelles, le capitalisme de marché) pour sauver ces mêmes valeurs. Ce paradoxe est-il inévitable ?
La pression visant "à faire quelque chose" s'apparente ici à la compulsion superstitieuse à faire un geste lorsque nous observons un processus sur lequel nous n'avons aucune influence véritable. Il arrive aussi parfois que nous agissions pour ne pas avoir à parler et à penser à ce que nous faisons. Par exemple, pour répondre rapidement à un problème, en débloquant 700 milliards de dollars au lieu de se demander comment il est apparu.
Revenons au 15 juillet dernier, quand le sénateur républicain Jim Bunning attaquait le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, Ben Bernanke, en affirmant que sa proposition prouvait que "le socialisme est bel et bien vivant en Amérique" : "La Fed veut désormais être le régulateur de risque systémique. Mais la Fed est le risque systémique. Accroître le pouvoir de la Fed revient à donner au gamin qui a brisé votre fenêtre en jouant au base-ball dans la rue une batte plus grande, et à considérer que cela résoudra le problème."
Bunning a été le premier à exposer publiquement les grandes lignes du raisonnement justifiant la révolte du Parti républicain contre le plan de sauvetage fédéral. Ce raisonnement mérite que nous y regardions de plus près. Nous pouvons ainsi remarquer que la résistance au plan de sauvetage a été formulée en termes de "lutte des classes" : la Bourse, Wall Street, contre la rue, Main Street. Pourquoi devrions-nous aider les responsables de la crise ("Wall Street"), et laisser les simples emprunteurs (dans "Main Street") payer le prix fort ? N'est-ce pas là un parfait exemple de ce que la théorie économique appelle le "risque moral" ? Ce dernier se définit comme "le risque que quelqu'un agisse de manière immorale parce qu'il se sait protégé par les assurances, les lois ou d'autres institutions contre les préjudices que son comportement pourrait sinon engendrer". Autrement dit, si je suis assuré contre les incendies, je prendrai moins de précautions contre le feu (ou, à l'extrême, je mettrai même le feu aux bâtiments que j'ai assurés mais qui génèrent des pertes). La même chose vaut pour les grandes banques : ne sont-elles pas protégées contre les grosses pertes tout en étant capables de conserver leurs profits ? Nous ne serons pas surpris d'apprendre que Michael Moore a déjà écrit une lettre publique dans laquelle il dénonce le plan de sauvetage comme le pillage du siècle. Ce chevauchement inattendu de la gauche et des républicains conservateurs devrait nous donner matière à penser.
Ils ont en commun leur mépris pour les grands spéculateurs et PDG qui tirent profit des décisions hasardeuses mais sont protégés des faillites par les parachutes dorés. N'en va-t-il pas de même pour la faillite d'Enron en janvier 2002, que l'on peut interpréter comme une sorte de commentaire ironique sur l'idée de société du risque ? Les milliers de salariés qui ont perdu leur emploi et leurs économies ont été assurément exposés à un risque, mais sans avoir vraiment d'autre choix. Ceux qui, au contraire, avaient non seulement une réelle connaissance des risques, mais aussi la possibilité d'intervenir dans la situation (les dirigeants), ont minimisé leurs risques en encaissant leurs actions et leurs options avant la faillite. S'il est donc vrai que nous vivons dans une société de choix risqués, certains (les patrons de Wall Street) opèrent les choix, tandis que les autres (les gens ordinaires payant des hypothèques) assument les risques...
Donc le plan de sauvetage est-il réellement une mesure "socialiste", l'aube du socialisme d'Etat aux Etats-Unis ? Si tel est le cas, c'est en un sens bien singulier : une mesure "socialiste" dont le but premier n'est pas de venir en aide aux pauvres, mais aux riches, non pas à ceux qui empruntent, mais à ceux qui prêtent. L'ironie suprême réside ainsi dans le fait que la "socialisation" du système bancaire est acceptable lorsqu'elle sert à sauver le capitalisme : le socialisme est néfaste - sauf lorsqu'il permet de stabiliser le capitalisme.
Et si, cependant, un "risque moral" était inscrit dans la structure fondamentale même du capitalisme ? Autrement dit, le problème résulte du fait qu'il est impossible de les séparer : dans le système capitaliste, le bien-être dans Main Street est subordonné à la prospérité de Wall Street. Ainsi, alors que les populistes républicains qui s'opposent au plan de sauvetage agissent mal pour de bonnes raisons, les partisans du renflouement agissent bien pour de mauvaises raisons. Pour le dire dans les termes plus raffinés de la logique propositionnelle, leur relation est non transitive : bien que ce qui est bon pour Wall Street ne le soit pas nécessairement pour Main Street, Main Street ne peut prospérer si Wall Street va mal. Et cette asymétrie donne un avantage a priori à Wall Street.
Tout cela montre clairement qu'il n'existe pas de marché neutre : dans chaque situation particulière, les coordonnées de l'interaction marchande sont toujours régulées par les décisions politiques. Le vrai dilemme n'est donc pas de savoir si l'Etat doit intervenir ou pas, mais sous quelle forme il doit le faire. Et nous sommes ici confrontés à la politique véritable : la lutte pour définir les coordonnées "apolitiques" fondamentales de nos vies. Tous les problèmes politiques sont en un sens non partisans, ils se rapportent à la question : "Quelle est la nature de notre pays ?"
Ainsi, c'est précisément le débat sur le plan de sauvetage qui constitue un vrai problème politique concernant les décisions à prendre sur les éléments fondamentaux de notre vie sociale et économique, allant même jusqu'à mobiliser le fantôme de la lutte des classes (Wall Street ou les créanciers hypothécaires ? Intervention de l'Etat ou pas ?) Nous ne trouverons aucune position éclairée "objective" qu'il nous suffirait simplement d'appliquer ici ; nous devons prendre parti politiquement.
Quelle est la solution ? Le grand philosophe idéaliste allemand Emmanuel Kant répondit à la devise conservatrice : "Ne pensez pas, obéissez !", non pas par "N'obéissez pas, pensez !", mais par "Obéissez, mais pensez !" Lorsque nous sommes soumis à un chantage tel que le plan de sauvetage, nous devons garder à l'esprit qu'il s'agit d'un chantage, et nous efforcer alors de résister à la tentation populiste de donner expression à notre colère et ainsi de nous asséner des coups.
Au lieu de céder à une telle expression impuissante, nous devrions maîtriser notre colère pour la transformer en une ferme résolution de penser, de réfléchir d'une manière réellement radicale, de se demander quelle est cette société que nous sommes en train de quitter qui rend possible ce genre de chantage.
(Traduit de l'anglais par Christine Vivier.)
ps de rdb : Ah "l'asymétrie de l'information "!!! : cf aussi " le contrat tacite des gens qui dorment" de Son Lam
-2° : et le texte d'un autre phislosophe/poète que j'adore .. (texte que vous connaissez sans doute déjà.. la musique de plus est tres relaxante !) :
Adieu mégaphones, adieu calicots, adieu représentants syndicaux
A moi le soleil et le calypso, la nana, la noix de coco
A moi, les alizés, les vents tropicaux
Et moi, bien frisé, sur le bateau
Adieu les traders, adieu les joggings
Les briefings à l'heure
Ouvriers riez, adieu les blouses grises
En Chine, lucides, on délocalise
Les cours ont dégringolé
Les banques ont pu rigolé
La boite a coulé, mais pouce,
On va se la couler douce
La pillule on va se la dorer
J'ai le parachute....CHUT ! doré
Adieu mégaphones, adieu calicots ..
(refrain)
Adieu, château Petrus
En costar Lanvin
Adieu les jolies putes russes
Dans les Mystère 20
Balancez les fraiseuses, les machines-outils
Riez, ouvriers, du joli gâchis
J'ai creusé, creusé, j'ai creusé la dette
Au lieu de me creuser la tête
Un jour, les cours ont chuté
Et moi ..... parachuté
La boite a coulé, mais pouce
On va se la couler douce
La pillule on va se la dorer
J'ai le parachute...CHUT ! doré
Adieu mégaphones, adieu calicots
(refrain)
Adieu téléphone, adieu le bureau
Secrétaires aux talons hauts
A moi les alizés, les vents tropicaux
Et moi, bien frisé, sur le bateau
La boite a coulé, mais pouce
On va se la couler douce
La pillule on va se la dorer
J'ai le parachute...CHUT ! doré
bon ben bon courage : avec le texte de Son Lam (il est bien de 2003 ?), y a déjà de quoi lire et réfléchir !!!
Dernière modification par robin des bois ; 13/10/2008 à 07h51.
Deux superbes textes et une chanson fort à propos. Wow, il s'en passe des choses dans la longue glissade des dérapages.
De la liste de Sơn Lâm (psst! Vous avez vu, Sơn Lâm revient, et il revient en beauté!), de sa longue liste, donc, je retiens en particulier le numéro 24.
Il appellera certainement à certains d'entre nous et à Ktran en particulier, j'espère que celui-ci lira cet article et qu'il y trouvera à méditer. Attention à ceux qui lisent ce message seul, c'est du second degré: lisez bien le contexte du message de Sơn Lâm.Envoyé par Sơn Lâm
@Robin, merci pour ce très excellent texte.
The Curse of the Were-Nem Chua
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