""Dis-moi en quoi tu roules, je te dirai qui tu es…
Je roule en… @ (“a công”)
Variantes : Dylan, SH, PS, Vespa (dernier modèle) et autres “xe tay ga” (scooter à boîte automatique) …
Description : nec plus ultra en matière de “moto de bicheur(se)”, son achat s’accompagne d’une dépense conséquente (de 6000 à 8000 USD). On n’a rien sans rien, évidemment… On évitera bien entendu les copies chinoises ou coréennes, que l’oeil exercé du vietnamien branché saura déceler entre mille. Sous peine de malgré tout passer pour un “nhà quê”, l’usage de la “@” doit aussi s’accompagner d’une foule d’accessoires : lunettes de soleil, fringues façon faussement crades, et surtout, surtout, la petite amie aux jambes d’1m10 postée à l’arrière telle la mante religieuse en phase pré-nuptiale…
Je roule en… Dream
Variantes : Cub ou Citi (old school), Wave ou Future (new style).
Description : symbole du “family man”, et longtemps considérée, comme son nom l’indique, comme l’engin rêvé, la Dream (ou autres dérivés) est sans aucun doute le modèle de moto le plus répandu de ce côté-ci du globe. Economique, robuste, facile à réparer, large selle et panier à l’avant : elle colle plutôt bien au mode de vie vietnamien, mais elle présente l’inconvénient majeur d’être particulièrement laide. Le “xe ôm” du coin vous répondra qu’il n’en a cure, au regard de la somme de services rendus par son fidèle destrier…
Je roule en… Nouvo
Variantes : Attila ou Click.
Description : le style “Nouvo” représente comme un tournant récent dans le monde du deux-roues vietnamien et semble correspondre, sans trop vouloir m’avancer, à l’avènement de cette fameuse nouvelle classe moyenne saigonnaise. De fait, se situant à mi-chemin entre les deux précédents modèles, avec un gabarit “Dreamien” mais une boîte automatique, son prix, bien que supérieur à celui de la moto classique (15 millions VND), n’est toutefois pas prohibitif (25 millions VND).
Je roule en… Bonus
Variante nordiste : la Minsk.
Description : la “Bonus” présente un assez grand nombre de défauts à classer dans la catégorie “rédhibitoires” aux yeux du vietnamien moyen : boîte manuelle, dimensions gargantuesques, forte consommation, look obsolète… Mais c’est justement cette somme d’inconvénients qui semble en faire la coqueluche de l’expat’. Vous me direz, ce dernier n’a guère d’autre choix s’il veut retrouver un ersatz de sensation qu’il avait jadis avec sa Ténéré laissée au pays, ou simplement avoir une moto à sa taille et ne pas ressembler à un crapeau faisant du tricycle…
Je roule en… Vespa (ancien modèle)
Variante : Lambretta.
Description : le scooter “vintage” par excellence, souvent customisé et chromé, il semble être lui aussi trusté par les jeunes expats à “Pumas” dorées. Pas forcément onéreux à l’achat, son entretien, a contrario, nécessite des frais assez conséquents. Sur le long terme, c’est une ruine, et lorsque vous voudrez vous en séparer, vous devrez presque proposer 100 balles et un Mars pour pouvoir le refourguer (si ça sonne “vécu”, c’est normal). Un peu comme une Lada : Vespa ou Lada, même combat. Un avantage non négligeable cependant : lorsque vous êtes suivi par un camarade, ce dernier ne pourra pas vous perdre. Il n’aura qu’ à suivre le bruit et l’odeur…""