MISSIONS ÉTRANGÈRES DE PARIS
La fondation du séminaire parisien des missions étrangères, rue du Bac, a pour origine lointaine le passage à Paris, en 1653, d'un missionnaire jésuite du Tonkin, le père Alexandre de Rhodes, et les informations qu'il donna à quelques prêtres encore étudiants sur les problèmes de jeunes communautés chrétiennes insuffisamment pourvues de clergé. Plusieurs de ces prêtres décident alors de se mettre à la disposition du pape pour aller travailler en Extrême- Orient à la formation d'un clergé indigène. Deux d'entre eux sont bientôt appelés à l'épiscopat par le pape Alexandre VII et nommés (en 1658) vicaires apostoliques du Tonkin et de la Cochinchine : François Pallu (1626-1684) et Pierre Lambert de La Motte (1624-1679). Pour se préparer des collaborateurs, ils sont amenés à fonder un séminaire spécial, en 1663.
Du développement du séminaire, qui ne cessera plus désormais de former des missionnaires pour l'Extrême-Orient, naît, en liaison étroite avec la congrégation romaine de la Propagande, la Société des missions étrangères, simple association de prêtres sans vœux de religion. Gouvernée pendant plusieurs siècles par un simple conseil, la Société n'a élu son premier « supérieur général » qu'en 1921, en la personne de Mgr de Guébriant (1860-1935).
L'activité des Missions étrangères de Paris, en certaines périodes et divers endroits, a pu coïncider assez étroitement avec la politique française en Extrême-Orient. En Cochinchine, le vicaire apostolique Pigneau de Behaine (1741-1799), par son amitié avec le futur empereur Gialong, procura au pays trente années de paix. En revanche, à bien des reprises les missionnaires eurent à pâtir des réactions anti-européennes. Des nombreux martyrs de la Société, le plus célèbre est le bienheureux Théophane Vénard (1829-1861), tué à Hanoi.